112e Conférence internationale du travail à Genève

À l’occasion de la 112e session de la Conférence internationale du travail (CIT), les délégations des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 187 États membres de l’Organisation internationale du travail (OIT) se sont réunies à Genève du 3 au 14 juin 2024 afin d’aborder des questions importantes relatives au monde du travail.

La Commission des normes, chargée de veiller à ce que les normes adoptées par l’OIT soient respectées et mises en œuvre par les États membres, a examiné cette fois-ci 24 cas individuels. Il a notamment été constaté que des conventions et recommandations fondamentales parmi les plus importantes pour la protection des droits des travailleurs, telles que la convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection des droits syndicaux et la convention n° 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective, sont de plus en plus souvent attaquées. À cela s’ajoute le fait que plusieurs gouvernements se rangent davantage du côté des organisations patronales, compliquant ainsi les discussions entre syndicats, employeurs et gouvernements. Enfin, l’affaiblissement du système de contrôle de l’OIT et la politisation croissante des débats au sein de l’OIT, qui ne permettent plus de prendre des décisions sur la base de critères objectifs et des principes de justice sociale, sont de plus en plus responsables du non-respect des droits des travailleurs selon les représentants des travailleurs.

Une première discussion a eu lieu au sein de la commission normative sur la protection contre les risques biologiques en vue d’élaborer de nouvelles normes internationales, notamment sous la forme d’une convention et d’une recommandation sur les risques biologiques sur le lieu de travail. Là encore, les discussions avec les représentants des employeurs se sont avérées difficiles, ceux-ci s’étant prononcés depuis le début contre une convention, mais plutôt en faveur d’une recommandation non contraignante. Les représentants des travailleurs au sein cette commission se sont cependant montrés assez satisfaits de la bonne coopération avec les gouvernements et ont obtenu des résultats significatifs, notamment la prise en compte de la santé physique et mentale et du bien-être général des travailleurs en ce qui concerne les risques biologiques, des dispositions liées à l’environnement, en particulier la nécessité de prendre en compte l’impact des risques climatiques et environnementaux sur la sécurité et la santé au travail, des mesures visant à protéger les revenus des travailleurs en cas d’isolement ainsi que des ressources adéquates pour les inspecteurs du travail.

Ayant engagé cette année la troisième discussion, au sein de la commission chargée de la discussion récurrente sur les principes et droits fondamentaux au travail, les États membres de l’OIT ont adopté des conclusions dans lesquelles ils répètent que le respect des droits de l’homme, l’état de droit et les libertés démocratiques sont des conditions essentielles pour que les principes et les droits fondamentaux soient pleinement mis en œuvre sur le lieu du travail. Cela implique bien évidemment aussi un engagement clair en faveur du dialogue social tripartite, la reconnaissance de la négociation collective et de la liberté syndicale ainsi que le respect des droits fondamentaux dans le cadre de la transition verte, digitale et démographique.

Enfin, au sein de la commission chargée de la discussion générale sur le travail décent et l’économie du soin les participants ont souligné les lacunes qui persistent dans ce domaine, notamment en ce qui concerne le financement et la mise en œuvre de mesures garantissant l’accès aux soins de qualité. L’amélioration de l’économie de soin ne peut se faire qu’à travers des politiques pertinentes, notamment en matière d’emploi, de protection sociale, de formations, de compétences, d’apprentissage et par le biais d’une augmentation des investissements publics.

Outre les travaux des différentes commissions, le forum inaugural de la coalition mondiale pour la justice sociale et l’élection du nouveau conseil d’administration de l’OIT étaient également à l’ordre du jour de la 112e CIT.

L’OGBL était représenté à la 112e CIT par Véronique Eischen, membre du Bureau exécutif de l’OGBL, Jean-Claude Reding, vice-président de la Chambre des salariés du Luxembourg (CSL) et Sónia Neves, responsable du département des Immigrés de l’OGBL. Le Secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB (SECEC) était représenté quant à lui par Katia Neves.

 

L’article a été publié dans l’Aktuell (3/2024)

Élections législatives en France : faire barrage à l’extrême-droite !

Dans le contexte des élections législatives qui se tiennent les 30 juin et 7 juillet en France, l’OGBL appelle tous ses membres français à faire barrage à l’extrême-droite.

En effet, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’extrême-droite est aux portes du pouvoir en France. Par sa décision de convoquer ces élections à un moment où le Rassemblement national est à un niveau historiquement fort, Emmanuel Macron a pris un risque considérable pour la démocratie française.

Il va sans dire que les politiques néolibérales mortifères des dernières années, engendrant la casse systématique des services publics et un accroissement important des inégalités sociales a fortement contribué à la situation actuelle. La réforme des retraites de 2023, à laquelle s’opposait une très large majorité de la population et l’ensemble des organisations syndicales et qui a été implémentée de manière brutale et antidémocratique a jeté de l’huile sur le feu, alors que de nombreuses Françaises et Français avaient, à deux reprises, voté pour Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle afin de faire barrage au Rassemblement National.

La victoire de la liste menée par Jordan Bardella aux élections européennes, dans un contexte qui voit l’extrême-droite renforcée dans de nombreux pays, ainsi que l’éventualité d’une accession au pouvoir du Rassemblement National à l’occasion des élections législatives devraient inquiéter toutes les forces démocratiques en Europe. Non seulement la France est le deuxième plus grand pays de l’Union européenne, mais elle en est aussi un des membres fondateurs.

Par ailleurs, plus de 120 000 travailleurs frontaliers français traversent la frontière tous les jours pour venir travailler au Luxembourg. Des accords bilatéraux lient les deux pays. L’actualité politique française impacte donc fortement le monde du travail côté luxembourgeois.

Il faut souligner que les premières victimes d’un gouvernement d’extrême-droite seraient les salariés. Le Rassemblement National a voté, au cours des dernières années, contre toute une série de propositions de loi visant à améliorer les conditions de travail et de vie des salariés, notamment l’augmentation du SMIC (salaire minimum), le gel des loyers, ou encore l’indexation des salaires sur l’inflation. Partout où l’extrême-droite a accédé au pouvoir, elle a mené des politiques antisociales et s’est attaquée aux acquis sociaux et aux droits syndicaux. L’extrême-droite est l’ennemie des salariés, des retraités et de leurs familles !

Dans ce contexte, et au regard de la gravité de la situation, l’OGBL appelle toutes et tous ses membres français à se mobiliser massivement aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet et à faire barrage, en toute circonstance, au Rassemblement National. Par ailleurs, l’OGBL appelle à renforcer les forces progressistes et démocratiques à l’occasion de ces élections.

 

Communiqué par l’OGBL, le 20 juin 2024

Résolution prise par le Comité national de l’OGBL lors de sa réunion du 26 mars 2024

Le Comité national de l’OGBL se déclare très préoccupé par la situation dramatique au Proche-Orient.

L’OGBL condamne de la façon la plus absolue, depuis toujours et sans aucune réserve, toute forme de violence visant les populations civiles.

Afin d’éviter la perte de vies innocentes supplémentaires, l’OGBL appelle à un cessez-le-feu humanitaire immédiat dans la guerre au Proche-Orient.

Chaque vie compte, et tous les crimes de guerre sont inacceptables, quels qu’en soient les auteurs et indépendamment du lieu où ils sont commis.

L’OGBL condamne avec la plus grande fermeté l’attaque terroriste brutale perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023 ainsi que toute réaction disproportionnée du gouvernement israélien.

Cette attaque et la prise d’otages menées par le Hamas sont indescriptibles et ne sont en aucun cas justifiables.

L’OGBL condamne toute violation du droit international humanitaire des populations civiles dans ce conflit.

La réaction du gouvernement israélien a provoqué une crise humanitaire avec des conséquences dévastatrices pour les populations habitant dans la bande de Gaza.

L’OGBL réclame des couloirs humanitaires dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée pour faciliter l’approvisionnement en nourriture et en biens des populations civiles afin de sauver les vies.

L’OGBL appelle le gouvernement luxembourgeois, l’Union européenne et les gouvernements européens à intensifier leurs efforts et à tout mettre en œuvre pour enfin mettre fin à cette guerre, garantir la libération de tous les otages, soutenir les populations civiles et garantir une paix stable et juste.

 

Comme d’habitude, l’OCDE s’attaque à nouveau au système social luxembourgeois

blablablaRécemment, le Luxembourg a eu la visite du secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann qui a succédé en 2021 à Angel Gurria à ce poste. Mathias Cormann était auparavant ministre en Australie pour le compte du Parti libéral australien (jusqu’à la victoire du Parti travailliste en 2019). Lors de son accession au poste de secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann a été fermement critiqué par la Confédération européenne des syndicats (CES), très préoccupée par la désignation de ce néolibéral pur et dur.

Les propos tenus par Mathias Cormann à l’occasion de sa visite au Luxembourg ont hélas totalement confirmés les inquiétudes de la CES à son sujet. En effet, présentant l’étude économique de l’OCDE concernant le Luxembourg, le nouveau secrétaire général a utilisé la tribune pour se livrer à une attaque en règle contre deux éléments-clé du système social luxembourgeois: l’index, évidemment, mais aussi le régime public des pensions.
A l’écouter, l’index nuirait à la compétitivité de l’économie luxembourgeoise, il «auto-allumerait» l’inflation et rendrait, à ce qu’il semble, un contrôle des prix plus difficile. On connaît la rengaine…

Le secrétaire général est même allé jusqu’à proposer la mesure prise en Belgique, contre laquelle les syndicats belges viennent d’organiser une journée de grève générale largement suivie, consistant à mettre en place un plafond à la croissance des salaires («norme salariale»).

Visiblement, l’OCDE ignore tout du débat qui s’est tenu cette année au Luxembourg, avec la manipulation de l’index lors de la tripartite de mars 2022, la résistance de l’OGBL à cette manipulation pendant plusieurs mois et finalement la conclusion d’un accord tripartite en septembre, prévoyant le rétablissement du fonctionnement normal du mécanisme. Son secrétaire général estime apparemment qu’il faut rompre encore davantage la paix sociale dans le pays.

Le vieux refrain de l’«auto-allumage» (variante de la prétendue «spirale salaires-prix») sert ici à nouveau un projet de démantèlement social, alors que dans les faits, il a été largement démontré que le soi-disant effet d’«autoallumage» s’avère faux. Ainsi, le Statec estime que cet effet conduit à une hausse des prix de… 0,2%. Et le fait même que le Luxembourg connaisse actuellement une inflation bien inférieure à d’autres pays européens qui ne disposent pas de système d’indexation démontre à lui seul que cette prétention ne reflète pas la réalité.

Heureusement — et c’est assez rare pour le souligner — les ministres des Finances, de l’Economie et de l’Energie, présents lors de la présentation de l’étude économique, ont contredit Mathias Cormann sur la question de l’index. Sans aucun doute, après les âpres discussions menées lors de la tripartite, les membres du gouvernement n’ont pas souhaité se lancer dans une nouvelle bataille de plusieurs mois avec l’OGBL.

On peut toutefois regretter que les trois ministres n’aient pas également contredit le secrétaire général de l’OCDE quant aux pensions. L’australien a effectivement remis en question les différents modèles de préretraite, a prétendu qu’une «grande partie» des hommes luxembourgeois partiraient en pension déjà à 54 ans (ce qui est totalement faux), a préconisé une augmentation général de l’âge légal de départ en retraite et a enfin dépeint le fameux scénario-catastrophe… pour 2070!

Ici aussi, on connaît la rengaine. Combien de fois le fameux «mur des pensions» a-t-il déjà été annoncé, sans que personne ne l’ait jamais aperçu? Le but de toutes ces propositions demeure toujours même: démanteler le régime public de pensions pour mieux promouvoir les systèmes de pensions complémentaires privées.

Les recettes préconisées par Mathias Cormann et l’OCDE ont fait naufrage depuis bien longtemps. La crise économique et financière de 2008 et la politique d’austérité néfaste qui l’a prolongée, l’ont démontré à outrance. Il est grand temps d’entonner une autre chansons après les crises de ces dernières années.

Cet article est paru initialement dans le magazine Aktuell  (#5 – 2022)

Make Amazon Pay !

Pour les travailleur.euse.s et les consommateur.rice.s, les prix augmentent, et surtout ceux des biens de première nécessité. Et pour tout le monde, la planète est de plus en plus en danger de surchauffe irréversible. Mais au lieu de respecter ses travailleuses et travailleurs, les communautés et la planète, Amazon presse le citron jusqu’à la dernière goutte. Pire encore, les actionnaires profitent de chacun de nos achats et de chaque heure travaillée dans leurs entrepôts pour se payer des bunkers afin d’échapper à l’effondrement écologique qu’ils nous préparent.

Amazon asphyxie les communautés en ne payant pratiquement pas d’impôts sur les revenus en Europe. En 2021, la filiale luxembourgeoise d’Amazon, qui organise les ventes dans plusieurs grands pays européens, ne payait pas d’impôt alors qu’elle affichait des revenus de vente records de 51,3 milliards d’euros. Le fait qu’Amazon Europe soit implanté au Luxembourg n’est pas un hasard. Les possibilités avantageuses en matière de structuration fiscale dans notre pays incitent de nombreuses sociétés à s’installer au Grand-Duché pour éluder l’impôt. Le problème du point de vue international est que le Luxembourg prive d’autres pays des recettes fiscales qu’ils devraient normalement percevoir de la part des multinationales comme Amazon qui sont implantées chez eux.

Cette évasion fiscale constitue un hold-up permanent qui prive de nombreux pays des moyens nécessaires pour mener les politiques sociales et environnementales urgentes et vitales pour leurs populations.

Alors que les gens qui travaillent à Luxembourg attendent vainement une réforme fiscale, Amazon Europe n’a pas payé d’impôts au Grand-Duché en 2021. Qui doit payer la facture des crises en cours? Pour le gouvernement la réponse est claire : ce sont les simples citoyen.ne.s et les travailleur.euse.s.

Amazon emploie plus d’un million de travailleur.euse.s à travers le monde et nous avons souvent déjà entendu parler des mauvaises conditions sous lesquelles ces personnes travaillent (bas salaires, cadence de travail frénétique, répressions lors de tentatives de syndicalisation etc…). Les pratiques exploiteuses d’Amazon abaissent les standards de travail partout et son modèle économique climaticide (livraisons ultra-rapides en avion, artificialisation des sols en construisant de plus en plus d’entrepôts, etc…) nous propulsent encore plus rapidement dans le désastre environnemental.

Amazon a largement les moyens de payer correctement ses employés et de s’acquitter de sa dette envers la planète et les communautés, mais ils ne le feront que s’ils y sont obligés.

C’est pour cela que le mouvement “Make Amazon Pay” se bat.

Make Amazon Pay est une coalition internationale de plus de 80 organisations qui unit les travailleur.euse.s et les citoyen.ne.s., coordonnée par Progressive International et UNI Global Union, qui représente plus de 20 millions de travailleurs dans 150 pays.

Transformons le 25 novembre, jour du Black Friday, en jour du Make Amazon Pay.

Rejoignez-nous à 15h sur la Place Clairefontaine pour réclamer la fin de ces pratiques destructrices et injustes.

Communiqué par la coalition Make Amazon Pay*
le 24 novembre 2022

*Rise for Climate Luxembourg, OGBL, ASTM, Collectif Tax Justice Lëtzebuerg, etika, déi Lénk, Attac Luxembourg et Youth for Climate Luxembourg

« Instaurer la confiance et renforcer la démocratie »

Les 17 et 18 novembre 2022, des ministres et des organisations internationales de 38 pays de l’OCDE se sont réunis au Luxembourg à l’occasion du Forum mondial de l’OCDE sur le renforcement de la confiance et de la démocratie. En tant que représentant de la Commission consultative syndicale auprès de l’OCDE (TUAC), l’OGBL a été représenté par le chef de la délégation, Monsieur Pitt Bach et Madame Katia Neves. Le LCGB a été représenté par  Madame Vanessa Correia et Madame Shari Pleimelding.

La pandémie du Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise du coût de la vie remettent de plus en plus en question la démocratie et la confiance des citoyens dans les institutions publiques. Le Forum mondial de l’OCDE a été l’occasion pour les pays membres de l’OCDE de réfléchir  à un ensemble de mesures à prendre pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques et pour relever les principaux défis de la gouvernance publique.

À travers différentes discussions, les intervenants ont souligné l’importance de renforcer les systèmes d’information afin de lutter contre la désinformation.  En effet, la diffusion accrue de fausses informations, surtout à travers les réseaux sociaux, a un impact considérable sur la démocratie. Afin d’améliorer les systèmes d’information, qui sont essentiels pour la stabilité des systèmes démocratiques, il convient donc de mettre en place des solutions à court et à long terme, tant au niveau national qu’international pour atténuer les effets de la désinformation.

Outre l’importance du développement des systèmes d’information, la nécessité de garantir que chaque citoyen soit impliqué et soit en mesure de participer dans le processus décisionnel a également été soulignée. Selon les données de l’OCDE, le fossé entre les citoyens et les institutions publiques ne cesse de se creuser. Pour remédier à cette situation et renforcer la confiance des citoyens dans le processus de décision politique, il convient donc d’encourager et de renforcer la participation de chaque citoyen au processus décisionnel.

En ce qui concerne la question de la participation des jeunes au processus démocratique, la nécessité d’impliquer davantage les jeunes dans toutes les questions politiques a été soulignée.  Ainsi, l’implication, la consultation et la participation des jeunes devraient se faire aussi bien dans le domaine de l’éducation et de la formation que dans celui de la politique de l’emploi, de la santé et du logement dans le but de combattre efficacement les inégalités intergénérationnelles. Pour le Luxembourg, dans l’état actuel, si rien ne change rapidement dans les années à venir, la promesse implicite selon laquelle chaque génération vivra mieux que la précédente ne pourra pas être tenue.

Enrichi par des échanges intenses entre les différents intervenants, le forum a finalement permis de prendre conscience de la fragilité des systèmes démocratiques alors que la confiance et la démocratie sont indispensables au maintien de la stabilité dans un monde en constante évolution. Les États doivent donc faire preuve d’une grande capacité d’adaptation et renforcer davantage la coopération entre les institutions publiques et les citoyens.

Communiqué le 21 novembre 2022.