Zara, Bershka, Pull & Bear, Stradivarius, Massimo Dutti, Oysho, Zara Home

Les syndicats dénoncent le mépris et les manœuvres de la direction d’ITX

L’OGBL et le LCGB ont organisé le 28 novembre dernier, jour du Black Friday, un piquet de protestation pour dénoncer le mépris et les manœuvres de la direction du groupe ITX, devant le centre commercial de la Cloche d’Or — un site qui abrite l’ensemble des enseignes du groupe.  

«Le groupe Inditex, c‘est l‘un des plus grands groupes mondiaux de prêt-à-porter avec des enseignes bien connus de tous, comme Zara, Berschka, Stradivarius, Pull & Bear, Massimo Dutti, Oysho et Zara Home. Mais derrière ces vitrines, derrière ces marques internationales, il y a nous, des femmes et des hommes qui chaque jour font vivre les magasins, accueille les clients, range, conseille, encaisse, gère les stocks. Aujourd‘hui, nous sommes ici parce que la situation n‘est plus acceptable. Aujourd‘hui, et depuis des mois, nos négociations sont bloquées. Aucune avancée sur la convention collective», a ainsi expliqué Imane Boussaïd, présidente de la délégation du personnel chez ITX Luxembourg, devant l’entrée du supermarché.

Les négociations de la convention collective au sein du groupe ITX Luxembourg sont dans l’impasse en effet depuis plus d’un an. Malgré la bonne volonté de la délégation du personnel et des syndicats, la direction continue de bloquer tout progrès et manque ouvertement de respect envers ses 300 salariés et leurs représentants. Au départ, la direction s’était pourtant engagée à apporter des avancées concrètes sur plusieurs points clés pour les syndicats, notamment en ce qui concerne l’amélioration des chèques-repas et la révision de la grille salariale. Mais ces promesses sont restées lettre morte: non seulement aucune proposition tangible n’a été faite, mais l’entreprise a, à plusieurs reprises, renié ses propres engagements en refusant d’aborder le fond des revendications. Enfin… jusqu’à l’annonce du piquet de protestation. En effet, sous la pression, la direction a finalement concédé, quelques jours avant la tenue du piquet, une augmentation des chèques-repas. C’est déjà ça de pris. Mais les salariés veulent leur juste part du gâteau. Ces quatre dernières années, le chiffre d‘affaires et les bénéfices nets d’ITX ont triplé au Luxembourg.

A cela vient également s’ajouter le fait que la direction a adopté des comportements inacceptables au cours des dernières semaines: outre le non-respect de ses engagements, la direction a exclu des représentants syndicaux de réunions pourtant essentielles au dialogue social; elle a également eu recours à une communication trompeuse et contradictoire, entretenant la confusion et la méfiance entre les différents acteurs du dialogue social et enfin elle a tenté d’intimider et exercé des pressions sur la délégation et des salariés.

«Aujourd‘hui, c‘est leur Black Friday, mais pour nous, c‘est un vendredi noir. Le vendredi noir du dialogue social. Le vendredi noir de nos conditions de travail. Le vendredi noir de notre temps de vie. », a fait savoir Pauline Meiresonne, secrétaire centrale du syndicat Commerce de l’OGBL, soulignant que ce piquet faisait office d’avertissement à l’adresse de la direction.

Le piquet de protestation organisé le 28 novembre s’est également inscrit plus largement dans le cadre d’un mouvement européen coordonné par le Comité d’entreprise européen (CEE) d’Inditex. Ce qui se passe actuellement au Luxembourg est en effet loin d’être un cas isolé. Les mêmes problèmes se rencontrent dans d’autres pays où le groupe Inditex est implanté. Le mécontentement des salariés dépasse largement les frontières et traduit un malaise global au sein du groupe Inditex.

Des actions et piquets de protestation se sont ainsi tenus le même jour simultanément dans plusieurs pays d’Europe, notamment à Madrid, Barcelone, Bruxelles, Lisbonne, Viana do Castelo, Paris, Rome, Milan, Palerme, Constance, Stuttgart et Munich.

L’article a été publié dans l’Aktuell (5/2025)