Des CDD à l'infini et des retards de paiement inacceptables

Le SEW/OGBL dénonce la précarité et la maltraitance subies par les chargés de cours dans l’enseignement fondamental

Le syndicat Education et Sciences de l’OGBL exprime une fois de plus son profond mécontentement face à la situation dégradante que subissent les chargés de cours dans l’enseignement fondamental. Ces professionnels, essentiels au bon fonctionnement des écoles, sont pris dans un système de précarité qui nuit gravement à leur bien-être.

  1. Des CDD à l’infini : une précarité intolérable

Les chargés de cours, employés comme remplaçants permanents, sont confinés dans une spirale de CDD successifs, qui, à cause d’une exception dans la loi relative aux CDD qui n’a jamais été remise en question, peuvent être renouvelés sans fin. Ces contrats précaires, sans perspective de stabilité, placent les enseignants dans une situation de vulnérabilité financière et professionnelle permanente. Cette absence de reconnaissance de leur travail et de leur expertise est inacceptable. Au lieu d’offrir un cadre de travail stable et respectueux, le ministère de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENJE) continue à exploiter cette main-d’œuvre précaire, alors que le travail ne manque pas. Si après de multiples CDD, ils bénéficient finalement d’un CDI, ils doivent tout de même encore passer le stage de la fonction publique, avec le risque malgré tout d’être licenciés.

  1. Des mois d’attente avant d’être rémunéré : une situation invivable et indigne

Un autre problème majeur réside dans les retards de paiement que subissent les employés nouvellement embauchés. Ces derniers, malgré leur investissement et leurs heures de travail, ne sont pas rémunérés pendant plusieurs mois après leur prise de fonction. Les raisons invoquées sont nombreuses (dossier incomplet, impossibilité d’avoir un rendez-vous auprès du médecin de contrôle, …), mais ne peuvent pas excuser le fait que le MENJE fait travailler des personnes pendant des mois avant qu’ils ne soient payés.

Ces retards de paiement mettent en péril leur stabilité financière et leur quotidien. Les remplaçants permanents se rendent tous les jours à leur travail, souvent dans des conditions difficiles, car ils doivent être flexibles quant au lieu de travail et les classes à enseigner, le tout sans être payés à temps. Cette situation est non seulement dégradante mais aussi indigne de la part d’un service public.

Il ne faut pas non plus négliger que des étudiants, qui se destinent potentiellement à la profession d’enseignant, travaillent comme remplaçant permanent sous CDD. Ces conditions déplorables donnent une image désastreuse du ministère de l’Education, alors que ce dernier fait face en même temps à une pénurie d’enseignants.

Le SEW exige :

  • La fin de l’exception dans la loi relative aux CDD et la mise en place d’un cadre de travail stable pour les chargés de cours.
  • Le respect des délais de paiement pour tous les enseignants, afin qu’ils puissent être rémunérés à temps pour leur travail. Pour cela, il faut que leur dossier administratif soit en règle avant qu’ils ne commencent à travailler à leur nouveau poste.

Le SEW/OGBL continuera à défendre les droits des chargés de cours et à dénoncer l’immobilisme des autorités publiques face à leur situation. Les enseignants doivent pouvoir travailler dans des conditions dignes de ce nom, pour le bien-être de l’ensemble de la communauté scolaire.

Communiqué par le syndicat Education et Sciences de l’OGBL (SEW/OGBL),
le 6 mai 2025