C’est avec stupéfaction que le syndicat Santé, Services sociaux et Éducatifs de l’OGBL et la Fédération Santé, Soins et Socio-éducatif du LCGB ont pris connaissance du communiqué de presse de l’AMMD, réagissant à l’accord intermédiaire conclu entre les syndicats OGBL et LCGB, et la Fédération des Hôpitaux Luxembourgeois (FHL), dans le cadre du renouvellement de la convention collective applicable au personnel hospitalier.
Ce communiqué constitue une attaque frontale — non seulement contre la convention collective et le droit fondamental des syndicats représentatifs de négocier — mais aussi, et surtout, contre les milliers de femmes et d’hommes qui travaillent au quotidien dans les hôpitaux luxembourgeois.
Alors que le secteur hospitalier souffre d’une pénurie massive de personnel, et que l’attractivité des professions soignantes est en chute libre dans toute l’Europe, l’AMMD remet en cause la nécessité d’améliorer les conditions de travail de celles et ceux qui tiennent le système à bout de bras. Faut-il rappeler que dans plusieurs pays voisins, des services d’urgence ferment régulièrement, faute de personnel ? Les experts sont unanimes : si rien n’est fait, c’est l’accès aux soins qui est directement menacé.
Dans ce contexte, remettre en cause des négociations collectives qui visent à enrayer cette crise est au mieux irresponsable, au pire profondément méprisant. Affirmer que l’amélioration des conditions de travail du personnel hospitalier n’aurait « aucun bénéfice pour les patients » est non seulement faux, mais aussi insultant pour toutes les personnes qui assurent les soins, souvent dans des conditions difficiles.
Par ailleurs, l’OGBL et le LCGB rappellent que les médecins libéraux — dont l’AMMD est la représentante — bénéficient largement des moyens humains et techniques mis à disposition dans les hôpitaux, financés par la collectivité. Il est pour le moins paradoxal de dénoncer les coûts salariaux hospitaliers alors que les dépenses de la CNS pour la médecine libérale ont augmenté plus rapidement que celles pour les hôpitaux ces dernières années.
Il convient également de rappeler que l’évolution salariale dans la convention collective hospitalière est directement liée à celle de la fonction publique. L’enveloppe budgétaire de l’accord signé repose sur ce mécanisme inscrit dans l’article 28 de la convention collective FHL. S’y opposer, c’est remettre en cause le fondement même de la convention collective FHL.
Enfin, qualifier de « conflit d’intérêts » la présence de représentants des salariés au sein du Conseil d’administration de la CNS est tout simplement absurde. Tout comme les autres institutions de la sécurité sociale, l’assurance maladie-maternité est financée et gérée à trois, entre représentants des assurés, des entreprises et de l’Etat. Cependant ce sont les salariés — par le biais de leurs cotisations et de leurs impôts — qui financent majoritairement la sécurité sociale. Remettre en cause le fonctionnement tripartite de la CNS, c’est remettre en cause le modèle même de solidarité et de dialogue social qui fait la force du Luxembourg.
L’accord signé est un accord intermédiaire. D’autres négociations, sur des améliorations substantielles pour le personnel hospitalier, reprendront dès la rentrée. L’OGBL et le LCGB continueront à défendre, avec détermination, la reconnaissance, le respect et l’amélioration des conditions de travail de toutes les professions soignantes.
Communiqué par le syndicat Santé, Services sociaux et Éducatifs de l’OGBL et la Fédération Santé, Soins et Socio-éducatif du LCGB, le 21 juillet 2025
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