Entrevue entre le SEW/OGBL et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Conditions de travail et de rémunération: des éléments de l’attractivité de la recherche luxembourgeoise

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Une délégation du département Enseignement supérieur et Recherche du SEW/OGBL, composée de délégués du personnel de l’Université, du Centre virtuel des connaissances sur l’Europe et des Centres de recherche publics LIH, LIST et LISER, ainsi que des secrétaires centraux Danièle Nieles et Frédéric Krier, vient de rencontrer le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Marc Hansen, pour un échange de vues sur les problèmes actuels et les perspectives du secteur.

L’OGBL a rappelé en premier lieu son intervention actuelle concernant le régime spécial des contrats à durée déterminée dans le secteur. Il critique notamment cette pratique consistant à infliger aux salariés dont le CDD est venu à échéance après la période maximale de 60 mois, une période de carence avant de les reprendre sous forme d’un nouveau CDD, parfois même avec un salaire inférieur à celui sous le contrat précédent. Le secrétaire d’État a renvoyé aux réponses des ministres de l’Enseignement supérieur et du Travail à deux questions parlementaires récentes, dans lesquels il est souligné que rien n’empêche les organismes de recherche publics de conclure des contrats à durée indéterminée avec les chercheurs. Il confirme que ce message a été transmis aux directions et que le ministère souhaite qu’à l’avenir des situations de périodes de carence soient évitées.

Concernant le vide juridique soulevé par l’OGBL à la suite de l’adoption de la nouvelle loi sur les Centres de recherche publics, alors que le Code du Travail se réfère sur les lois abrogées de 1987 et 1989 sur les CRP et le CEPS/INSTEAD, le secrétaire d’État a confirmé que le ministère du Travail a été saisi de ce problème, qui devrait être résolu prochainement. Il a par ailleurs annoncé que des discussions sur le régime d’exception, qui dépasseront le seul secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche, sont prévues sous la tutelle du ministre du Travail et de l’Emploi. L’OGBL a réitéré sa demande d’être associé à ces discussions.

La discussion a ensuite portée sur les questions liées au déménagement des différents établissements à Esch-Belval: congestion routière, connexions ferroviaires insuffisantes (et remplacement de la ligne directe Thionville-Belval par des bus), problématique des parkings sur le site,… Tout en soulignant qu’il s’agit de sujets qui tombent sous la compétence du ministre du Développement durable (que le SEW/OGBL a déjà rencontré à ce sujet le 22 juin), le secrétaire d’État a expliqué qu’il comprend les soucis du personnel et s’est engagé à intervenir auprès des directions pour garantir une politique d’information transparente par rapport aux modalités des déménagements. Les problèmes constatés seraient en lien avec des lacunes importantes au niveau de la planification de la part des gouvernements précédents, qui ont déjà mené à des interventions d’urgence du gouvernement actuel pour assurer le financement du premier équipement de l’Université et une offre de restauration collective sur place.

D’autres sujets abordés ont été l’évolution des effectifs depuis la fusion des centres de recherches publics Gabriel Lippmann et Henri Tudor pour former le LIST, ainsi que l’intégration annoncée du CVCE dans le nouvel Institut de l’histoire du temps présent de l’Université du Luxembourg. Le secrétaire d’État a confirmé qu’il est prévu que les salariés concernés soient intégrés de plein droit dans l’Université et bénéficient donc des mêmes conditions de travail et de rémunération que les salariés de l’Université.

Par rapport aux annonces de synergies supplémentaires entre les différents établissements prévues dans le « paquet pour l’avenir » du gouvernement, le secrétaire d’État a souligné que l’objectif principal recherché n’est pas de faire des économies, même si des améliorations au niveau de l’efficience sont possibles, mais d’augmenter la collaboration entre les différentes institutions, par exemple sous la forme de chaires communes de professeurs. Le secrétaire d’État a dans ce contexte rappelé les augmentations accordées au niveau des dotations budgétaires et a affirmé que l’enseignement supérieur et la recherche ont été identifiés comme un secteur-clé pour l’avenir du pays et donc comme une priorité de la politique d’investissement du gouvernement. Cependant, le gouvernement, tout en respectant l’autonomie des établissements, est d’avis que le secteur doit être vu comme un ensemble et ne pas se perdre dans une concurrence intrinsèquement contreproductive, mais être uni face à la concurrence internationale.

L’OGBL a marqué son accord avec cette orientation et a expliqué, qu’en parallèle, il vise à moyen terme une harmonisation vers le haut des conditions de travail et de rémunération dans le secteur. Un bon environnement de travail, des contrats de travail non précaires et une juste rétribution, dont une participation équitable aux bénéfices provenant de la valorisation de la propriété intellectuelle, contribuent aussi à l’attractivité de la recherche luxembourgeoise, notamment en vue d’attirer des chercheurs de pointe sur le plan international.

Communiqué par le département Enseignement supérieur et Recherche du SEW/OGBL le 27 juillet 2015