Dérogations relatives aux temps de conduite et de repos des chauffeurs routiers

Des mesures prises unilatéralement aux dépens des chauffeurs routiers

Le 16 avril, le ministère luxembourgeois des Transports a publié un règlement ministériel, entré en vigueur le 20 avril, qui vise à permettre des dérogations en matière de temps de conduite et de repos pour les chauffeurs routiers pendant la crise du Covid-19.

Le règlement du ministère des Transports prévoit, de manière générale, une augmentation de la durée maximale de conduite à 11 heures jusqu’à trois fois par semaine, avec un maximum de 96 heures sur une période de deux semaines, une extension de la durée maximale possible de travail hebdomadaire ininterrompu à 7 jours et permet également de prendre des périodes normales de repos hebdomadaire dans le véhicule, à condition qu’il y ait une place de couchage convenable.

Une prolongation temporaire supplémentaire des temps de conduite n’est guère utile aux conducteurs dans la situation de crise actuelle, surtout si les conducteurs ne reçoivent même pas d’autres concessions en retour.

Le règlement souligne également que le régime ne doit être appliqué que dans des cas exceptionnels et ne peut être inclus dans le plan de l’entreprise. En dernière analyse, le conducteur est à nouveau responsable de l’application de l’exemption. L’OGBL est toutefois conscient que les infractions aux règles en matière de transport routier sont désormais souvent dues à la pression exercée par l’employeur. L’employeur doit être appelé à rendre des comptes, également en temps de crise, y compris dans le secteur des transports !

Le syndicat Transport sur Route/ACAL critique en outre le fait que ce règlement ait été adopté sans consultation des syndicats. Actuellement, les conducteurs de camion sont dans une situation particulièrement difficile. On refuse souvent aux chauffeurs internationaux l’accès aux toilettes et aux douches et ils n’ont même pas la possibilité de manger un repas chaud lors de leurs pauses.

Les conducteurs de camion effectuent un travail important et méritent d’être rémunérés et traités décemment. Même pendant la crise du Covid-19, leurs besoins doivent être pris en compte si nous voulons nous en sortir le mieux possible.

Communiqué par le syndicat Transport sur Route/ACAL de l’OGBL
le 21 avril 2020