Appel dans le cadre des élections européennes

Tous aux urnes pour une Europe sociale, démocratique et solidaire !

Du 6 au 9 juin, les citoyens de l’Union européenne (UE) sont appelés aux urnes dans tous les États membres pour élire les députés du Parlement européen. Les prochaines élections européennes revêtent une importance cruciale pour les travailleurs et offrent une opportunité unique de façonner l’avenir des politiques européennes, particulièrement dans le domaine des conditions de travail.

L’UE joue un rôle de premier plan dans la définition et la coordination des politiques économiques, budgétaires, sociales et environnementales de ses États membres. C’est à ce niveau et non au niveau national que sont établis les règles communes pour le marché intérieur, que sont coordonnées les politiques économiques et budgétaires des États membres et que sont fixées des normes minimales en matière de droit du travail, de protection sociale et de protection de l’environnement.

Comment sont prises ces décisions et comment pouvons-nous les influencer ?

Pour expliquer les choses de manière simple : La Commission européenne est la seule institution à disposer d’un droit d’initiative. Cela signifie qu’elle a le droit de faire des propositions législatives dans de nombreux domaines qui régissent le droit européen.  Une fois qu’une proposition est sur la table, elle est examinée à la fois par le Parlement européen, qui représente les citoyens de l’UE, et par le Conseil de l’UE, qui représente les gouvernements des États membres. Le Parlement européen et le Conseil examinent la proposition, proposent des amendements et négocient afin de se mettre d’accord sur un texte final, il s’agit ici de la procédure législative ordinaire, une procédure pour l’adoption des actes législatives couvrant la grande majorité des domaines d’activité de l’UE.

Quel est le poids du Parlement européen dans ce processus ?

En fait, ni le Conseil ni le Parlement ne peuvent adopter d’actes législatifs sans l’accord de l’autre. Néanmoins, le rôle prépondérant du Conseil de l’UE dans le processus législatif européen a souvent donné lieu à des débats. Dans de nombreux cas, le Conseil s’est opposé aux propositions de la Commission européenne visant à améliorer les conditions de travail des travailleurs et à renforcer le rôle des syndicats.  En effet, lorsqu’il s’agit d’améliorer les conditions de vie et de travail, le Conseil tente régulièrement d’affaiblir les propositions législatives de la Commission et de bloquer les négociations avec le Parlement. Cela a notamment été le cas pour la directive sur les salaires minimaux adéquats dans l’UE et la directive sur les travailleurs des plateformes. Inversement, le Parlement européen a souvent soutenu majoritairement les positions des syndicats et les propositions de la Commission en faveur des travailleurs.

Le choix des députés est donc d’une grande importance pour l’orientation de la politique européenne.

Voilà pourquoi les confédérations syndicales luxembourgeoises OGBL et LCGB appellent les salariés actifs et retraités du Luxembourg à se rendre aux urnes et de voter pour des candidats qui s’engagent clairement pour une politique sociale européenne forte et pour la protection et le renforcement des droits sociaux. Les deux organisations appellent à soutenir les candidats :

  • qui s’engagent clairement pour une politique sociale européenne forte et à protéger et renforcer les droits sociaux des travailleurs actifs et retraités,
  • qui défendent les services publics de qualité et leur renforcement
  • qui refusent des politiques budgétaires qui mènent à des politiques d’austérité au détriment des travailleurs
  • qui soutiennent au contraire des politiques qui respectent les droits des travailleurs, qui visent à créer le plein emploi et des emplois de qualité
  • qui s’engagent pour que les transformations nécessaires pour éviter des catastrophes environnementales se fassent de façon socialement équitable
  • qui s’engagent pour que la transition digitale en cours se fasse également de façon socialement équitable, qu’elle respecte les droits des travailleurs et les libertés individuelles prévues notamment dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union
  • qui respectent la démocratie politique et sociale et les valeurs qui en font partie
  • qui respectent le rôle des syndicats et de la négociation collective dans le dialogue social dans les entreprises, au niveau des secteurs économiques, au niveau national et européen.

L’OGBL et le LCGB mettent également en garde contre la menace croissante des partis d’extrême droite au sein de l’UE qui, sous prétexte de se soucier des questions sociales, prétendent soutenir les travailleurs, mais ne défendent en réalité pas les valeurs démocratiques et représentent une menace pour les syndicats, les droits sociaux et la négociation collective.

 

Communiqué par le Secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB
le 15 mai 2024