Apprentissage et Covid-Check: un risque d’échec?

Le département des Jeunes (OGJ) et le syndicat Éducation et Sciences (SEW) de l’OGBL déplorent l’incertitude pesant sur l’apprentissage depuis l’introduction du Covid-Check dans les entreprises et les administrations et exigent un soutien ainsi qu’une protection des apprentis. Aujourd’hui en effet, nombre d’entre eux ne savent pas à quelles règles ils seront soumis si leur entreprise d’accueil applique le régime du Covid-Check. Si par exemple on leur refuse l’accès au lieu de travail, ceci pourrait-il impliquer l’échec de leur apprentissage initial ou pour adulte?

Le milieu scolaire est régi différemment du monde du travail. Les établissements réalisent régulièrement des tests antigéniques rapides. De leur côté, les élèves font de même à la maison. Tous ces tests sont enregistrés, mais ils ne donnent pas accès à un code QR et ne sont donc pas utilisables par l’application «Covid-Check». Parallèlement, l’apprentissage pour adultes continue à être organisé dans le respect des gestes-barrière: soit en présentiel, soit à distance, soit en mode hybride, sans recours au régime Covid-Check. Néanmoins, en fonction des prestataires donnant les cours, les règles peuvent toutes changer.

Échecs en vue ?

Dès lors les apprentis sont contraints de naviguer entre ces différentes dispositions et sont exposés à différents risques. Ce qui est accepté et valable dans l’enseignement ne l’est plus une fois franchi la porte du monde du travail.

Les interrogations se cumulent et ne trouvent pas de réponses définitives. Si l’apprenti se voit refuser l’accès à son entreprise parce qu’il n’est pas «conforme»: qui doit en assumer les conséquences et quelles en seront les conséquences? Actuellement, le fait de ne pas fréquenter son lieu de travail peut aboutir à l’échec de la formation et obliger à recommencer une formation ou à décaler dans le temps l’obtention du diplôme. Que dire de l’obligation d’avoir recours à un test en cas d’absence de vaccination? Quid du coût des tests pour une personne sans revenu ou n’ayant que des revenus très modestes? Que faire en cas de refus de vaccination d’un jeune motivé dans sa démarche par l’un de ses parents?

Près de deux ans après le déclenchement de la crise du COVID qui se sont déjà avérés très compliqués et dont le système d’apprentissage a fait les frais, l‘OGJ et le SEW exigent plus de clarté de la part des autorités et surtout un soutien à l’adresse des jeunes apprentis et des adultes en formation. Cette nouvelle disposition ne doit pas engendrer davantage de précarité et d’inégalités parmi les jeunes et moins jeunes apprentis.

Communiqué par le département des Jeunes (OGJ) et le syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL
le 8 novembre 2021