Réunion du Comité exécutif de l’OGBL: l’été social s’annonce chaud dans le secteur du bâtiment!

A l’occasion de sa réunion du 17 juin, le Comité exécutif de l’OGBL a notamment analysé la situation dans les entreprises et les secteurs, le dialogue social dans les entreprises, le projet de loi sur les délégations du personnel, un rapport sur les entrevues récentes avec le gouvernement, s’est penché sur les recommandations formulées par la Commission européenne à l’égard du Luxembourg dans le cadre de la procédure dite «semestre européen»,  et enfin a fait le point sur la préparation des élections sociales.

Bâtiment: vers la grève d’avertissement?

Le Comité exécutif s’est attardé en particulier sur la situation dans le domaine du bâtiment. Après avoir entendu un rapport détaillé de la part du secrétaire central Jean-Luc De Matteis, les membres du comité n’ont pas hésité à exprimer leur plein soutien au syndicat professionnel concerné pour ses démarches de mobilisation en vue d’une grève d’avertissement dans un certain nombre d’entreprises avant le congé collectif. Les votes de grève sont en cours.

Le syndicat du Bâtiment de l’OGBL fera une déclaration publique d’ici à deux semaines sur le résultat de la consultation des salariés et sur les modalités d’une grève éventuelle.

Le dialogue social en péril!

Le Comité exécutif constate que dans d’autres secteurs et entreprises comme la sidérurgie, l’aviation civile, Heintz van Landewyck, etc. le patronat semble poursuivre une voie offensive visant à remettre systématiquement en cause les acquis durement obtenus par les salariés et leurs syndicats dans le cadre de négociations collectives. L’OGBL espère que cette approche patronale ne relève pas d’une action concertée d’obstruction et de blocage, sinon la réponse syndicale qui y sera donnée en automne sera elle aussi concertée. La paix sociale ne sera alors plus un des éléments phares que notre pays pourra afficher lorsqu’il tente d’attirer de nouveaux investisseurs! Les organisations patronales auraient tout intérêt à ne pas vouloir détruire les particularités du modèle social luxembourgeois et à revenir à une pratique raisonnable et sérieuse du dialogue social.

Dans ce contexte, l’OGBL demande au gouvernement et au parlement de tout faire afin que la révision de la loi sur les délégations du personnel aboutisse rapidement, tel que prévu dans l’accord gouvernemental de 2009.

NON aux recommandations de Bruxelles!

En ce qui concerne les recommandations de Bruxelles à l’adresse du Luxembourg visant une plus stricte coordination des politiques économiques et budgétaires, l’OGBL décèle les mêmes recettes – encore et toujours – qui ont déjà conduit à des catastrophes économiques et sociales dans un certain nombre de pays européens. La politique d’austérité, la destruction du pouvoir d’achat et l’empêchement de toute politique de stimulation des activités économiques et du pouvoir d’achat ne peut que conduire dans le mur. L’OGBL rejette en bloc les recommandations de la Commission européenne qui s’attaquent au système des retraites, au salaire minimum, à l’indexation des salaires et retraites, au droit du travail et notamment à la protection des salariés contre le licenciement ainsi qu’à une certaine catégorie de biens et de services qui bénéficient, souvent pour des raisons sociales, d’un taux de TVA réduit.

L’OGBL appelle le gouvernement à défendre les acquis et particularités luxembourgeois et à faire valoir vis-à-vis de la Commission que c’est justement notre modèle social, avec son système de retraite, de transferts sociaux et d’assistance sociale, qui a épargné au Luxembourg d’entrer en récession et de plonger dans une crise sociale grave.

La Commission se fait aussi des soucis par rapport au chômage des jeunes qui serait trop élevé (18%) et qui serait lié au niveau d’études des jeunes au chômage. Dans ce contexte, l’OGBL demande notamment une remise en question générale de la réforme de la formation professionnelle qui augmente encore l’échec scolaire et donc le taux de chômage des jeunes.

Par ailleurs, l’OGBL demande avec insistance au gouvernement  de ne pas abroger la préretraite-solidarité, mais d’en faire un instrument intergénérationnel permettant à un jeune demandeur d’emploi d’intégrer une entreprise lorsque celle-ci souhaite faire partir un salarié âgé en préretraite-solidarité trois ans avant l’âge légal de départ à la retraite.

Enfin, le président de l’OGBL a informé le Comité exécutif sur trois entrevues gouvernementales dont une avec le nouveau ministre de la Famille lors de laquelle l’OGBL a obtenu que l’allocation de rentrée scolaire ne soit pas réduite de 30% tel que le gouvernement avait envisagé de le faire avant que l’OGBL ne lance sa pétition pour la défense de la valeur des allocations familiales.

Communiqué par l’OGBL
le 18 juin 2013