Réunion du Comité national

Retour sur le temps de travail et zoom sur l’assurance dépendance


Le Comité national de l’OGBL était à nouveau réuni le 31 mai 2016 à Esch-sur-Alzette. À l’ordre du jour de cette réunion figuraient entre autres l’analyse de la proposition de révision de la loi PAN faite  par le gouvernement et l’avenir de l’assurance dépendance.

Réforme de la loi PAN: un compromis, ni plus, ni moins!

Le Comité national est notamment revenu sur la proposition de réforme de l’organisation du temps de travail qu’a finalement annoncé le gouvernement suite à l’échec des négociations avec les partenaires sociaux en raison de l’intransigeance patronale. L’OGBL tient à souligner qu’il considère cette proposition comme un compromis – ni plus, ni moins – entre ses propres revendications et celles des organisations patronales. L’OGBL espère désormais que le gouvernement ne revienne pas sur l’engagement pris et souhaite qu’un projet de loi correspondant soit rapidement déposé à la Chambre des députés.
L’OGBL a également lancé un appel à l’adresse de la fédération patronale, l’UEL, et de ses sous-organisations afin qu’elles soutiennent aussi enfin ce compromis. Une telle attitude témoignerait de la volonté réelle de la part du patronat de renouer véritablement le dialogue social au Luxembourg. Il s’agirait également d’un signal important en vue de futures discussions, comme par exemple celles annoncées par le ministre du Travail et de l’Emploi en matière de compte épargne-temps et de travail partiel.
L’OGBL déplore dans ce contexte le mauvais signal envoyé notamment par le président de la Fédération des artisans, qui a récemment tenu des propos insultants et ouvertement hostiles à l’égard de l’OGBL et de l’action syndicale en général. Des propos que l’OGBL condamne fermement. (>> voir également “Pour le droit de l’OGBL de lutter pour une bonne organisation du temps de travail!”)

Assurance dépendance: une mise au point en attendant le projet du gouvernement

Alors qu’un certain nombre de rumeurs circulaient concernant le projet du gouvernement relatif à l’assurance dépendance, l’OGBL a tenu à observer qu’au moment où la réunion du Comité national se tenait, aucun texte officiel n’avait encore été présenté officiellement et s’est par conséquent abstenu de tout commentaire portant sur des spéculations.
Le Comité national en a néanmoins profité pour réaffirmer ses positions dans ce dossier. Tout d’abord, l’OGBL juge que le modèle sur lequel repose l’actuelle assurance dépendance ne nécessite pas d’être fondamentalement réformé, mais  Le Luxembourg dispose en effet d’une bonne assurance dépendance dont la caractéristique essentielle est d’être centrée sur les besoins individuels des personnes dépendantes. Le Comité national a tenu à souligner dans ce contexte qu’il s’opposera à toute tentative de dénaturation de celui-ci.
L’OGBL tient également à rappeler que dans le cadre de l’accord du 28 novembre 2014, le gouvernement s’est engagé envers les syndicats à ne pas entreprendre de détérioration des prestations de l’assurance dépendance. C’est sur cette base et sur base des revendications formulées dans le cadre de sa campagne «Un paquet social pour le Luxembourg», dont l’assurance dépendance constitue un élément-clé, que l’OGBL jugera le projet du gouvernement.
L’OGBL s’opposera ainsi fermement à toute mesure visant à introduire un système à deux vitesses ou à réduire les activités à un accompagnement basique et indigne («chauffé, rassasié et propre», comme disent les Allemands). Il s’agit au contraire de continuer à garantir aux personnes dépendantes, un soutien leur permettant de rester autonomes le plus longtemps possible, d’avoir des relations sociales et de pratiquer des activités.
L’OGBL insiste pour que le modèle soit transparent, que les définitions y soient claires, tout comme la nomenclature, afin d’éviter que l’assurance dépendance ne devienne à l’avenir dépendante de logiques budgétaires.
L’OGBL plaide également pour l’instauration d’un nouveau statut d’aidant informel, parallèlement à celui qui existe déjà, qui s’applique toutefois exclusivement aux membres de la famille des personnes dépendantes. L’OGBL préconise ainsi la création d’un deuxième statut d’aidant informel permettant aux personnes dépendantes d’engager une personne, sous contrat de travail, leur venant en aide.
En ce qui concerne le financement de l’assurance dépendance, si jamais des difficultés devaient être rencontrées, l’OGBL estime qu’une augmentation de la participation de l’Etat (actuellement de 40%) est tout à fait envisageable. L’OGBL ne s’oppose pas non plus, en second lieu, à une éventuelle discussion portant sur le niveau des cotisations. Mais dans ce cas, les entreprises devront également être impliquées.

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Pour que l’OGBL soit aussi le syndicat de l’avenir

Une bonne partie de la réunion du Comité national a été consacrée à la préparation du Congrès extraordinaire de l’OGBL qui se tiendra le 2 juillet prochain à Kirchberg, Luxembourg. Un événement qui découle de la résolution votée lors du dernier congrès de l’OGBL, en décembre 2014, dans laquelle il avait été retenu qu’une réflexion approfondie serait menée sur l’organisation interne de la confédération syndicale – ses forces et ses faiblesses – en vue de l’adapter aux nouvelles réalités. Si l’histoire du mouvement syndical libre au Luxembourg, qui célèbre cette année son centenaire et dont l’OGBL est le digne héritier, est une histoire de luttes syndicales, elle est aussi une histoire de transformations constantes pour s’adapter au mouvement du monde. Le Congrès qui se tiendra en juillet aura ainsi pour objet, principalement, une réforme des statuts de l’OGBL, en vue d’en faire, plus que jamais, le syndicat de l’avenir.
Parmi les grands thèmes qui seront abordés au cours de ce congrès, on peut noter: l’organisation des structures locales afin d’en renforcer les activités, les syndicats professionnels et leur politique tarifaire, le financement de l’OGBL et enfin les droits et devoirs des membres.
Le principe dual sur lequel repose l’OGBL – syndicats professionnels d’un côté et structures locales de l’autre – auquel tient fortement le syndicat, n’est à aucun moment remis en question.


Les sections Syrdall et Grevenmacher vont fusionner

La section Syrdall et la section Grevenmacher de l’OGBL ont décidé de fusionner lors de leur dernière assemblée générale respective. Une décision auquel le Comité national de l’OGBL a donné son feu vert lors de sa dernière réunion.


Appel au gouvernement à s’opposer à CETA

Le Comité national de l’OGBL a tenu à exprimer son profond désaccord avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, qui a récemment déclaré que CETA (le projet de traité commercial entre l’UE et le Canada qui doit bientôt être soumis à la ratification des États-membres) serait une bonne chose pour le Luxembourg s’il était adopté.
L’OGBL tient à marquer sa totale incompréhension face à de tels propos venant d’un homme politique qui dit lutter pour le progrès social.
En effet – et les manipulations n’y ont rien changé – CETA contient toujours l’idée consistant à introduire une procédure de règlement des différends (entre investisseurs et États particuliers) évoluant en dehors de l’État de droit et dont l’objectif est avant tout de protéger les intérêts des investisseurs, au détriment du bien commun. Un tel mécanisme, même après les transformations cosmétiques qu’il a subi, viendrait fondamentalement remettre en question les missions légitimes des élus, tant nationaux que communaux. Plusieurs champs sont ici directement concernés par les conséquences qu’aurait l’introduction d’un tel mécanisme: le droit du travail évidemment, mais aussi la préservation de l’environnement, la protection des consommateurs, etc.
Par ailleurs, le projet qui est actuellement sur la table, graverait dans le marbre l’impossibilité pour tout gouvernement qui le désirerait de revenir sur les mesures de privatisations entreprises jusqu’à présent. Il s’agirait en la matière d’un point de non-retour.
L’OGBL s’oppose fermement à l’introduction du traité CETA et appelle le gouvernement luxembourgeois, solennellement, à ne pas soutenir ce projet.