Prochaine étape de déconfinement : Le congé pour raisons familiales extraordinaire et le chômage partiel doivent être maintenus

L’OGBL salue la prochaine étape de déconfinement annoncée hier par le gouvernement. Il approuve cette approche prudente d’un retour progressif à une vie plus ou moins normale. Il est aussi important que le gouvernement continue à surveiller de près l’évolution de la situation sur le plan sanitaire, en adaptant sa stratégie le cas échéant.

Il y a lieu maintenant de mettre en œuvre toutes les mesures de sécurité nécessaires afin de garantir que la reprise d’activité dans plusieurs secteurs puisse se faire sans poser de dangers pour la santé des salariés. L’OGBL demande à être étroitement associé à ces préparations, ainsi que les délégations du personnel qui ont un rôle essentiel à jouer dans le cadre de la mise en œuvre de ces mesures dans les entreprises.

L’OGBL réitère son exigence visant à être inclus dans les discussions autour de la stratégie «exit» du gouvernement et des mesures à prendre concernant la relance de l’économie nationale.

A ce sujet, l’OGBL estime qu’il faut maintenir prioritairement deux mesures du gouvernement qui ont contribué à éviter que la crise du Covid-19 ne se transforme, jusqu’ici, en une crise sociale encore plus grave.

D’une part, le congé pour raisons familiales extraordinaire doit pour l’instant être maintenu, selon l’OGBL. Il s’étonne à cet égard des affirmations dans la presse du ministre de l’Education nationale, selon lesquelles, ce congé viendrait à échéance le 25 mai au moment de la reprise des cours dans l’enseignement fondamental, avec une exception prévue toutefois pour les personnes vulnérables.

Pour l’OGBL, il ne faut pas se limiter aux seules personnes vulnérables, sachant que de nombreuses autres personnes n’auront pas les moyens d’assurer la garde de leurs enfants et d’encadrer leur travail scolaire.

Il semble en effet difficilement envisageable que l’encadrement de la moitié des enfants scolarisés puisse se faire dans les seules maisons-relais, qui n’ont ni les moyens, ni la dotation en personnel nécessaire pour pouvoir pleinement assumer cette tâche. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que de nombreux enfants n’ont jamais fréquenté une maison-relais ou une crèche et que ce serait donc un bouleversement majeur dans leur quotidien, notamment après des semaines de confinement.

Enfin, il ne faut pas oublier que de nombreux salariés sont frontaliers et qu’il faut donc aussi prendre en compte les mesures prévues dans nos pays voisins. La Belgique prévoit par exemple une limitation à un ou deux jours d’enseignement par semaine jusque fin juin, sans qu’il y ait forcément des structures d’accueil disponibles les autres jours.

Pour toutes ces raisons, l’OGBL exige le maintien de la possibilité de recourir au congé pour raisons familiales extraordinaire jusqu’au retour à une situation normale.

Au regard des nombreuses inconnues qui pèsent toujours sur l’économie, l’OGBL estime par ailleurs qu’il faut impérativement maintenir les possibilités facilitées de recours au chômage partiel pour cas de force majeure bien au-delà de la fin des mesures de fermeture de certains commerces et services. Il est en effet à craindre que dans de nombreux secteurs, il n’y aura pas de retour à une activité normale pendant encore des mois après l’état de crise.

L’OGBL demande donc une prolongation de ces mesures jusqu’à nouvel ordre.

Enfin, l’OGBL estime qu’il faut mettre un terme à un certain nombre de mesures prises au détriment des salariés, avant tout celle donnant la possibilité de travailler jusqu’à 12 heures par jour et 60 heures par semaine. L’OGBL s’oppose en tout cas à l’extension de cette mesure aux secteurs qui peuvent désormais rouvrir. Au contraire, le règlement grand-ducal prévu à cet effet doit être abrogé dans un délai proche et un retour à la normale doit être envisagé dans les entreprises qui ont fonctionné ces dernières semaines de cette manière, afin d’éviter ainsi une surcharge pour les salariés concernés et leur permettre enfin de prendre un repos bien mérité.

Communiqué par l’OGBL
le 5 mai 2020