Heures d’ouverture

OGBL et LCGB revendiquent qu’une majoration soit inscrite dans la loi

La dernière discussion entre les syndicats OGBL et LCGB d’une part, et la Confédération luxembourgeoise du Commerce (CLC) de l’autre, a eu lieu le 24 janvier en présence de la ministre des Classes moyennes Françoise Hetto-Gaasch. Il s’agissait de trouver in extremis un accord sur les heures d’ouverture des magasins les samedis soirs et certaines veilles de jours fériés après 18h00. La loi actuellement en vigueur fixe l’heure de fermeture les jours en question à 18h00. Par dérogation ministérielle l’heure de fermeture fut étendue jusqu’à 20h00 pour une période totale de deux ans s’achevant le 30 juin 2012.

Compte tenu des conditions de travail difficiles dans le secteur et compte tenu du fait que la majorité des salariés ne bénéficient pas des avantages d’une convention collective de travail, les syndicats réclamaient une majoration de 50%, soit sous forme de temps libre soit sous forme pécuniaire, pour les heures prestées après 18h00 les samedis soirs et certaines veilles de jours fériés.

La CLC a tout au long fait semblant de vouloir négocier, mais a exposé peu avant la dernière réunion ses véritables revendications: libéralisation totale des heures d’ouverture et abrogation de la loi. Les syndicats sont scandalisés par un tel refus de négociation et par les demandes extrêmes formulées par les dirigeants de la CLC. C’est cette même attitude extrémiste de la part des organisations patronales qui a d’ailleurs fait échouer les dernières négociations tripartites au niveau national.

Appel au ministre du Travail de prendre parti pour les salariés

Constatant l’échec des négociations, la ministre Hetto-Gaasch proposera au gouvernement d’avaliser un projet de loi prévoyant la fixation définitive de l’heure de fermeture des magasins les samedis soirs et les veilles de certains jours fériés à 19h00. La ministre ne prévoit dans sa proposition aucune forme de compensation pour cette heure de travail avec l’argument que le ministre du Travail Nicolas Schmit s’y serait opposé.

Cependant, les syndicats continuent à réclamer une majoration de 50% – soit sous forme de temps libre, soit sous forme pécuniaire – pour toute heure prestée au-delà de 18h00 les samedis soirs et les veilles de certains jours fériés. Comme une telle majoration peut sans problème être inscrite dans la loi, à l’instar d’autres secteurs, les syndicats demandent que le ministre du Travail se charge de cet aspect du dossier et prenne parti pour les salariés de ce secteur.

Faut-il rappeler que dans le secteur du commerce 80% des salariés sont des femmes qui souvent ont la double charge de travailler et de s’occuper de leurs enfants et qu’il est très onéreux de faire garder ses enfants le samedi, surtout dans la soirée. Car si les magasins ferment à 19h00 cela veut dire que les derniers clients se présentent à la caisse à ce moment-là et que les salariés n’ont donc pas terminé leur travail à 19h00. Par ailleurs, beaucoup de salarié-e-s dans le secteur ont de longs trajets à faire et ne rentrent chez eux que vers 21h00. Il est donc exclu pour les syndicats de priver ces salariés d’une importante et précieuse partie de leur temps libre sans aucune compensation! Faut-il aussi rappeler que les conditions de travail sont déjà particulièrement difficiles dans ce secteur et que les salariés du commerce sont parmi les plus faiblement rémunérés sur le marché du travail luxembourgeois.

Enfin, faut-il rappeler aux deux partis politiques au pouvoir que dans leur programme gouvernemental ils avaient annoncé vouloir modifier la loi sur les heures d’ouverture, mais ce dans le respect de la conciliation de la vie professionnelle et familiale?

Sans majoration, les syndicats OGBL et LCGB demandent au gouvernement avec insistance que la loi actuelle ne soit pas modifiée et que la ministre Hetto-Gaasch n’accorde plus aucune dérogation pour les samedis soirs et les veilles de certains jours fériés.

Communiqué par l’OGBL et le LCGB
le 26 janvier 2012