Humanité, paix, action climatique et justice sociale

L’OGBL et Friddensplattform ont récemment réaffirmé leur future coopération pour l’humanité, la paix, la protection du climat et la justice sociale.

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, les deux organisations publient leurs positions dans le cadre de cette coopération dans une déclaration commune :

L’Union européenne échoue en matière d’asile !

En cette Journée mondiale des réfugiés des Nations unies, nous constatons avec honte que l’Union européenne échoue lamentablement dans sa politique d’asile. Chaque jour, des personnes meurent aux frontières de l’UE. Des êtres humains qui fuient la guerre, la persécution, la misère, les catastrophes naturelles et climatiques.

Quelle est la réponse de l’UE ? Elle tente de fermer hermétiquement ses frontières. Sur certains tronçons de la frontière, les états nationaux ont érigé des clôtures de barbelés de plusieurs mètres de haut, tandis que sur d’autres tronçons, l’agence de protection des frontières de l’UE, Frontex, est déployée avec des “refoulements” innommables. La violence raciste à l’encontre des réfugiés est une réalité aux frontières extérieures de l’UE. Les opérations militaires sont désormais utilisées pour s’assurer que les réfugiés n’entrent pas dans l’UE. D’autres mesures de “protection des frontières” sont à peine visibles, comme le système EUROSUR, qui surveille les frontières à l’aide de satellites, de drônes et de capteurs.

Quelle honte ! Quel scandale que les tonalités nationalistes et racistes se fassent de plus en plus entendre dans de nombreux endroits. Nous sommes farouchement opposés au populisme de droite et au racisme.

Nous exigeons que la politique d’asile soit enfin humaine. Combattre les causes qui conduisent à ces mouvements de réfugiés. Il faut mettre fin aux guerres insensées, garantir des relations commerciales et économiques équitables, lutter contre le changement climatique et enfin mettre en place un système d’asile humain.

Les projets actuels de la Commission européenne et du Conseil de l’UE ne feront que priver davantage les réfugiés de leurs droits. Nous appelons le Parlement européen à rejeter ces plans. Dites NON à une Europe de camps de détention pour réfugiés.

Nous soutenons également les demandes du Lëtzebuerger Flüchtlingsrot (LFR), en particulier celle d’une meilleure intégration des réfugiés.

Négocier au lieu d’escalader !

Nous sommes contre la guerre, partout dans le monde. Ukraine, Yémen, Syrie, Iraq, Éthiopie, Soudan… La guerre est toujours un crime contre l’humanité.

La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, qui viole le droit international, a fait des centaines de milliers de morts et de blessés et des millions de réfugiés depuis le 24 février. Ce sont les populations civiles qui souffrent le plus de la guerre. Elles méritent notre solidarité.

Nous avons défendu et continuons à défendre clairement et sans ambiguïté les principes de la Charte des Nations unies. Cette charte affirme le droit de l’Ukraine à l’autodéfense. La Charte précise également que tout doit être mis en œuvre pour parvenir à une solution diplomatique au conflit.

Contrer l’agression russe par un nombre croissant d’armes n’est pas la solution. Il existe un risque légitime d’escalade incontrôlée, et l’utilisation d’armes nucléaires ne peut plus être exclue.

Nous exigeons : La négociation au lieu de l’escalade, le dépôt des armes, la diplomatie doit primer sur la guerre.

Nous demandons au gouvernement luxembourgeois de soutenir de manière conséquente les initiatives diplomatiques dans la guerre en Ukraine. Au lieu d’augmenter constamment le budget militaire, il conviendrait de se concentrer sur une nouvelle architecture de sécurité européenne dans laquelle les fonds d’investissement militaires absurdes ne jouent aucun rôle et dans laquelle la militarisation de l’Union européenne n’est pas poussée plus loin. Dans cette nouvelle architecture de sécurité, une politique de sécurité civile doit avoir la priorité absolue.

À l’automne de cette année, nous prévoyons une table ronde sur le thème “Quo vadis mouvement de paix ?”. Nous organiserons également une autre marche de la paix au Luxembourg dans le cadre des marches internationales de Pâques en 2024.

L’action climatique doit être une priorité absolue !

La bombe à retardement climatique fait tic-tac. Le dernier rapport scientifique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a lancé un avertissement sans précédent sur le changement climatique et a appelé à une action drastique. Le changement climatique s’accélère et ses conséquences sont plus dévastatrices qu’on ne le pensait. L’objectif de 1,5°C fixé à Paris sera dépassé dans les prochaines années.

Nous exigeons que les travaux scientifiques du GIEC servent de base à toutes les décisions politiques. Passer des combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon) aux sources d’énergie renouvelables (telles que l’énergie éolienne, solaire et hydraulique). Il est urgent de modifier nos habitudes de consommation effrénées.

Un refus catégorique de l’énergie nucléaire : cette forme d’énergie est extrêmement coûteuse et présente les plus grands risques en matière de sécurité. De plus, la question de savoir où stocker les déchets nucléaires, qui doivent être entreposés en toute sécurité pendant un million d’années, fait l’objet d’un silence embarrassant dans de nombreux endroits.

Nous demandons au gouvernement luxembourgeois d’agir de manière cohérente sur la base du dernier rapport du GIEC. Nous demandons aux communes de prendre en compte des mesures concrètes de protection du climat dans leurs décisions quotidiennes.

Nous chercherons à coopérer de plus en plus avec Youth For Climate.

Nous ne résoudrons aucun de nos problèmes sans justice sociale !

Les inégalités se creusent dans le monde entier depuis des années, voire des décennies. Année après année, le rapport d’Oxfam montre que les richesses créées sont de plus en plus concentrées dans les mains d’un petit nombre d’ultra-riches.

Au Luxembourg aussi, les inégalités augmentent.  Le Grand-Duché compte l’un des plus grands nombres de “travailleurs pauvres” en Europe.

Des mesures plus énergiques doivent être prises. Il faut une véritable justice fiscale, une réforme fiscale qui réduise le fardeau des bas et moyens revenus, mais qui alourdisse le fardeau de la richesse, des très hauts salaires et des plus-values.

Les acquis sociaux tels que l’index, le salaire minimum, notre sécurité sociale et notre système de pension sont les garants de notre paix sociale. Nous nous opposons à toute attaque contre ces piliers de notre système social.

Face à la crise du logement qui perdure, à la persistance d’une forte inflation, notamment dans le secteur alimentaire, et au risque croissant de pauvreté dans des couches de plus en plus larges de la population, ces acquis sociaux ne doivent pas être démantelés, mais au contraire renforcés et améliorés.

Communiqué le 20 juin 2023