L’OGBL rencontre le nouvel ambassadeur du Portugal

Une délégation de l’OGBL, composée de son président André Roeltgen ainsi que de Carlos Pereira et Eduardo Dias, a été reçue récemment par le nouvel ambassadeur du Portugal au Luxembourg, António Gamito. Le nouvel ambassadeur s’est notamment engagé à transmettre au ministère des Affaires étrangères du Portugal, la demande de l’OGBL visant à organiser une conférence au Luxembourg portant sur la sécurité sociale. L’ambassadeur a jugé cette idée intéressante. La conférence pourrait avoir lieu en 2019.

Les représentants de l’OGBL ont notamment profité de cette première rencontre avec le nouvel ambassadeur pour lui présenter brièvement leur organisation qui vient de fêter ses 40 ans et qui constitue, avec plus de 70 000 membres, la plus importante confédération syndicale du Luxembourg

L’OGBL a également souligné l’importance des élections sociales qui se tiendront le 12 mars 2019. Un suffrage auquel peuvent participer l’ensemble des 500 000 salariés au Luxembourg, résidents et frontaliers, ainsi que les pensionnés qui ont travaillé au Grand-Duché, parmi lesquels on dénombre quelque 9 000 personnes vivant aujourd’hui au Portugal.

Pour rappel, l’OGBL a été la première organisation syndicale a se doter d’un département des Immigrés, qui compte bien évidemment un nombre important de ressortissants portugais en son sein. L’OGBL entretient par ailleurs des accords de coopération avec les deux plus grandes confédérations syndicales portugaises, à savoir la CGTP-IN et l’UGT. Le séminaire intitulé «Rencontre des Migrations Lusophones», organisé pour la 4e fois au mois d’octobre dernier par l’OGBL et la CGTP-IN, illustre parfaitement cette bonne collaboration.

Ce séminaire a d’ailleurs débouché sur une résolution comptant 34 revendications communes, qui ont été présentées le 9 novembre dernier, à Lisbonne, au Secrétaire d’Etat aux Communautés Portugaises, José Luís Carneiro.

L’OGBL revendique des réponses plus rapide de la Sécurité sociale portugaise

IMG_2172L’OGBL a ensuite exposé au nouvel ambassadeur sa profonde préoccupation et incompréhension face aux retards qu’affiche la Caisse Nationale des Pensions du Portugal en ce qui concerne les demandes de la CNAP du Luxembourg, en vue d’obtenir le formulaire E205 dans le cadre des demandes de pension.

Selon le Secrétaire d’Etat aux Communautés, le retard moyen est de huit mois. L’OGBL a toutefois connaissance de cas dont le délai se prolonge sur plusieurs années.

L’OGBL a également demandé dans ce contexte à l’ambassadeur à ce qu’il continue à soutenir l’organisation de journées d’information au Luxembourg portant sur les pensions, comme c’est le cas depuis plusieurs années.

L’ambassadeur s’est engagé à intervenir auprès du ministère des Affaires étrangères du Portugal afin de continuer à promouvoir ces journées, qu’il considère d’une grande importance. Il s’est également engagé à intervenir auprès des autorités portugaises en vue de réduire les délais de réponse de la Caisse Nationale des Pensions portugaise, sachant qu’il s’agit là de respecter tout simplement les droits élémentaires des salariés.

L’OGBL a également demandé au nouvel ambassadeur de soutenir l’organisation d’une conférence au Luxembourg portant sur les questions liées à la sécurité sociale. Ce dernier a exprimé son soutien à l’initiative, assurant qu’il transmettra la proposition de l’OGBL au ministère des Affaires étrangères.

L’accord sur la formation professionnelle dans les secteurs du bâtiment et du nettoyage

Parmi les principales revendications présentées par l’OGBL figurait également l’application de l’accord bilatéral signé entre le Portugal et le Luxembourg, en juin 2018, sur la formation professionnelle des salariés portugais, notamment dans les secteurs du bâtiment et du nettoyage. Six mois après l’accord, l’OGBL constate que ce dossier n’a toujours pas avancé.

L’OGBL a souligné l’importance de ce dossier, sachant que presque 40% des chômeurs au Luxembourg sont des ressortissants portugais. L’ambassadeur a fait savoir que le ministère des Affaires étrangères du Portugal a déjà demandé des explications à ce sujet au Secrétariat d’Etat de l’Emploi et de la Formation Professionnelle du Portugal. L’ambassadeur s’est également engagé à demander une entrevue avec le nouveau ministre du Travail du Luxembourg, en vue de relancer le protocole.

Double imposition des pensionnés, toujours et encore…

L’OGBL est également revenu sur la question de la double imposition, qui continue d’affecter quelque 9 000 pensionnés du Luxembourg qui vivent au Portugal. L’OGBL déplore que le problème persiste désormais depuis plusieurs décennies, alors même que plusieurs responsables gouvernementaux portugais s’y soient intéressés au cours des 30 dernières années. Hélas, sans résultat! Le 9 novembre dernier, le Secrétaire d’Etat aux Communautés s’est engagé avec l’OGBL à organiser des séances d’informations à ce sujet, en présence d’experts du ministère des Finances du Portugal, qui doivent se rendre au Luxembourg au premier trimestre 2019.

Le nouvel ambassadeur prendra contact avec le Secrétariat d’Etat aux Communautés pour préciser où en est la programmation de ces séances.

Stopper l’hémorragie de l’enseignement du portugais

L’OGBL a également soulevé la question de l’enseignement du portugais. L’OGBL regrette en effet que le nombre d’élèves et d’enseignants (ces derniers sont passés de 50 à 28!) continue de reculer. Pour l’OGBL, la conclusion est simple: l’enseignement complémentaire mis en place en 2017 ne fonctionne pas et l’enseignement parallèle est obsolète. Il ne reste donc plus que l’enseignement intégré, qui ne doit pas être abandonné.

L’ambassadeur a indiqué qu’après une relative stabilisation, il existe aujourd’hui un danger quant à une nouvelle «hémorragie» dans le dispositif d’enseignement de la langue portugaise. Il a proposé que le sujet soit soumis à une analyse de la Commission mixte de l’accord culturel, qui ne s’est plus réunie depuis 2008.

Salaire minimum et indexation des salaires

L’OGBL a enfin exprimé son inquiétude quant à la situation des personnes travaillant à l’ambassade et au consulat qui sont rémunérées en-deça du niveau du salaire social minimum au Luxembourg, ainsi que des personnes engagées localement ne bénéficiant pas de l’indexation des salaires, comme l’impose pourtant la loi luxembourgeoise. L’OGBL a dénoncé ces pratiques et souligné qu’il s’agit là de lignes rouges qui ne peuvent pas être franchies et qu’il continuera à les dénoncer de façon résolue.

Concernant le salaire minimum, l’ambassadeur a fait savoir que le problème est quasiment résolu, incluant une rétroactivité dans le versement des salaires. Quant à l’indexation automatique des salaires, le sujet est en train d’être analysé par les services juridiques du ministère des Affaires étrangères du Portugal.

D’autres dossier ont également été abordés, comme le dumping social, la fermeture au Luxembourg de toutes les agences de la banque publique portugaise «Caixa Geral de Depósitos» et l’éventuelle collaboration entre le Portugal et le Grand-Duché en vue de promouvoir une campagne de sensibilisation contre la violence conjugale.

L’entrevue a été marquée par un dialogue franc et cordial, dans l’objectif partagé de contribuer à la résolution des problèmes qui affectent les travailleurs et pensionnés de la communauté portugaise.

Communiqué par l’OGBL
le 14 décembre 2018