Editorial

Le maintien du pouvoir d’achat et la mise en œuvre de réformes visant une politique de l’emploi positive sont nos objectifs

Jean-Claude Reding, président de l’OGBL
Jean-Claude Reding, président de l’OGBL

Plus que jamais deux sujets dominent l’agenda syndical de l’OGBL: la défense des revenus et du pouvoir d’achat des salariés et la lutte contre l’augmentation des emplois précaires et incertains.

Les revenus et le pouvoir d’achat sont doublement menacés

La crise, qui n’a été causée ni par les salariés ni par leurs salaires, mais dont la faute revient aux spéculateurs financiers irresponsables et à leur course effrénée au profit, sert de prétexte pour geler les salaires, voire les diminuer et ce tant dans le secteur public que privé. Les salaires des jeunes et des femmes sont plus particulièrement dans la ligne de mire. Sans aucune honte, on exploite la peur du chômage pour imposer cette politique. La sous-traitance de domaines entiers d’activité, les privatisations, les contrats de travail à durée déterminée, le travail intérimaire, les systèmes d’évaluation et les nouvelles méthodes de gestion constituent d’autres moyens pour y arriver. Dans ce contexte, il est irresponsable de monter les salariés du commerce, de l’artisanat, de l’industrie, du secteur tertiaire privé contre les salariés du secteur hospitalier, des maisons de soins, des crèches, de l’éducation, de la poste et des chemins de fer, des institutions publiques techniques et administratives.

Les revenus des salariés actifs et pensionnés ont déjà été diminués à cause des manipulations de l’index, du décalage de l’ajustement des pensions, des réductions en matière de politique familiale, de l’augmentation des participations des assurés aux soins de santé. D’autres mesures à venir comme la suppression au 1er janvier 2013 du prochain ajustement des pensions – un cas indiscutable de vol de retraite – ont été annoncées. S’y ajoutent des hausses d’impôt progressives suite à la non-adaptation des barèmes d’impôt à l’inflation que ressentent surtout les salariés et pensionnés aux petits et moyens revenus.

La réforme du système de pension va dans la même direction, celle du démantèlement social graduel. Voilà pourquoi, l’OGBL manifestera le 16 octobre pour une révision de la réforme du système de pension et contre le vol de retraite décidé par le gouvernement.

L’OGBL continuera à s’opposer contre la politique d’austérité – une politique erronée et nuisible du point de vue social – d’autant plus que des alternatives socialement équitables existent. Que ce soit en matière de financement des prestations sociales qu’en matière de politique fiscale.

Le plein emploi est et restera notre objectif

Les jeunes ont de plus en plus de difficultés pour trouver un emploi. Ils sont souvent contraints d’accepter des emplois précaires. Mais les jeunes ont eux-aussi droit à des relations de travail normales. A cet égard, les employeurs du secteur public tout autant que ceux du secteur privé ont une responsabilité sociale. Nous avons besoin de plus de postes d’apprentissage, de nouveaux profils professionnels. Et c’est dans ce domaine également que les employeurs sont sollicités. L’OGBL et son Département des jeunes s’engageront à fond pour atteindre ces buts. Un prochain pas dans cette direction sera notre action Freeze devant la Chambre des députés le 9 octobre.

En ce qui concerne la politique de l’emploi pour les salariés plus âgés, les discussions ont assez duré. Nous avons besoin de dispositions contraignantes à ce sujet. Il importe plus que jamais d’améliorer et de renforcer la législation pour le maintien de l’emploi. Nous appelons les fédérations patronales mais aussi les dirigeants politiques à faire preuve de volonté d’innovation et de réforme.

Une bonne politique de l’emploi doit tenir compte de la situation concrète sur place, voilà pourquoi le dialogue social, les négociations menant à des accords collectifs se révèlent nécessaires. Et c’est pour cela que nous avons d’urgence besoin de la réforme de la législation sur la cogestion.