Prise de position du Département des jeunes de l’OGBL relative aux mesures temporaires visant à atténuer les effets de la crise économique sur l’emploi des jeunes

Le Département des jeunes de l’OGBL s’adresse au ministre du Travail et demande une entrevue

La création de postes d’emploi et la lutte contre le chômage sont devenues les plus grands défis de nos jours. Une prolongation des mesures temporaires visant à insérer les jeunes, avec ou sans qualifications, sur le marché du travail est envisagée. L’étude du Ceps-Instead qui sert à justifier cette prolongation est basée uniquement sur des données statistiques brutes. Le Département des jeunes de l’OGBL regrette que des indicateurs qualitatifs n’aient pas été retenus pour l’analyse. Une évaluation qualitative aurait été intéressante pour obtenir des détails sur la formation obligatoire pour les jeunes profitant d’une telle mesure, ainsi que des données sur la supervision et la charge du tuteur, qui sont prévues dans la loi.

Il n’est pas étonnant que des jeunes acceptent un premier contrat temporaire, plutôt que de rester au chômage, pour accroître finalement leurs chances à terme d’accéder à un emploi stable. Toutefois, l’étude montre que seulement un nombre très restreint des jeunes en question sont déjà embauchés après 9 respectivement 12 mois. Les contrats d’initiation à l’emploi (CIE) signés après 2009 débouchent moins fréquemment que les CIE antérieurs, mais une augmentation des prolongations de cette mesure au-delà de 12 mois est à observer.

Mesures d’insertion où mesures d’économie pour les entreprises?

Il en est de même pour le contrat d’appui-emploi (CAE), sauf qu’à la fin de la mesure après 9 mois, le taux de chômage ou d’inactivité est diminué de 45% à 6%. Le Département des jeunes de l’OGBL souligne ce développement positif, mais demande dans une lettre au ministre du Travail, comment il veut expliquer les divergences entre le CAE et le CIE? L’OGBL se pose la question, si les entreprises n’ont pas tout simplement profité de la nouvelle formule du CIE en vigueur depuis novembre 2009 pour recruter des jeunes à moindre coût, tout en sachant qu’elles ne leur offriraient pas d’emploi stable? Vu qu’une prolongation des mesures est régulièrement accordée, ne serait-il pas intéressant de connaître les motivations des entreprises demandeuses?

Le Département des jeunes de l’OGBL rappelle au ministre que son ministère avait convenu avec les partenaires sociaux qu’un questionnaire soit envoyé aux jeunes qui ont signé un contrat d’initiation à l’emploi – expérience pratique (CIE-EP), ainsi qu’aux entreprises qui les ont embauchés. Pourquoi cette procédure n’a-t-elle jamais été mise en œuvre, demande l’OGBL?

Enfin, le Département des jeunes de l’OGBL ne comprend pas les ambitions récentes du ministre du Travail de vouloir élargir le champ d’application du contrat à durée déterminée et à en faire un instrument pour accéder à l’emploi. L’OGBL ne peut pas accepter une modification des dispositions légales dans ce domaine visant une  flexibilisation accrue des conditions de travail des jeunes. Qui dit flexibilisation dit précarisation des jeunes salariés. Il faut réduire les risques de précarité, et non pas les augmenter! Le Département des jeunes de l’OGBL demande à rencontrer le ministre dans les meilleurs délais pour un échange de vues sur ces sujets.

 

Communiqué par le Département des jeunes de l’OGBL
le 12 décembre 2011