Entretien de l’OGBL avec des experts de l’OCDE

La politique de recherche et de développement doit faire partie intégrante du dialogue social!

Récemment, des experts de l’OCDE ont visité le Grand-Duché en vue d’étudier le paysage de la recherche, développement et de l’innovation au Luxembourg et d’évaluer les développements importants qu’a connu ce secteur depuis la dernière étude de l’OCDE y relative, datant de 2006. A l’époque, les experts de l’OCDE avaient souligné que les conditions cadres au Luxembourg étaient propices à l’innovation et qualifié la mise en place de l’Université comme «réussite remarquable», tout en soulevant en même temps des « faiblesses et déséquilibres structurels » ainsi qu’une «gouvernance déficiente» au niveau des organismes publics de recherche.

Si l’OGBL a critiqué et continue de critiquer l’approche utilitariste, basée prioritairement sur des critères de productivité et «d’excellence», de ce think tank intergouvernemental, il a toutefois jugé utile de participer aux entretiens prévus dans le cadre de cette étude. La délégation de l’OGBL, menée par Jean-Claude Bernardini, membre du Bureau exécutif, a également compris des délégués du personnel de l’Université du Luxembourg, du CRP Henri Tudor et du CEPS/INSTEAD, ceci dans l’optique de permettre aux experts de l’OCDE d’être également exposés à une vue «d’en bas», c’est-à-dire du personnel du secteur directement concerné par la politique de l’enseignement supérieur et de la recherche au plan national.

Les représentants de l’OGBL ont notamment insisté sur leurs inquiétudes par rapport au freinage de l’évolution budgétaire pour l’Université et les centres de recherche publics (CRP) annoncé par le gouvernement, qui risque d’entraver le développement du secteur, voire de mettre en question les progrès importants des dernières années. Un autre sujet a été l’attractivité de la carrière du chercheur au Luxembourg, notamment en termes de perspectives professionnelles dans un secteur qui a fortement recours aux contrats à durée déterminée, mais aussi de la participation des chercheurs à la valorisation des résultats de leur recherche (qui existe pour les chercheurs de l’Université, mais non pour ceux des CRP).

L’OGBL est aussi intervenu sur les conditions de travail toujours très divergentes dans le secteur, ainsi que sur les liens entre recherche fondamentale et recherche appliquée.

Dans ce contexte a également été traitée la question des liens entre la recherche et différents secteurs économiques au Luxembourg, notamment l’industrie et la place financière. L’OGBL a regretté que la valorisation des résultats de la recherche faite au Luxembourg ne mène pas toujours à des activités économiques au pays même et insisté en général sur une meilleure politique d’information par rapport aux activités de recherche menées au Luxembourg.

Suite à la question d’un expert de l’OCDE, si la politique de recherche et d’innovation était abordée dans le cadre du dialogue social, les représentants de l’OGBL ont observé qu’elle n’y figure à l’heure actuelle que marginalement et plutôt à titre d’informations. Pour l’OGBL, l’implication des partenaires sociaux sur ces sujets devrait en effet être élargie, d’une part en améliorant la participation du personnel dans les établissements publics de la recherche et de l’enseignement supérieur, d’autre part en intégrant la dimension de la recherche et du développement dans les différentes instances du dialogue social au plan national et sectoriel.

Communiqué par l’OGBL
le 5 mai 2014