La politique du ministre des Transports n’est plus tenable

La Guilde des contrôleurs de la circulation aérienne lance une procédure de conciliation

airportDans le dossier ANA (Administration de la Navigation aérienne), la Guilde Luxembourgeoise des Contrôleurs de la Circulation aérienne vient de lancer une procédure de conciliation, alors que la politique menée actuellement par le gouvernement luxembourgeois, notamment par le ministre des Transports, François Bausch, n’est plus acceptable.

Après qu’il se soit avéré que des compétences essentielles de l’ANA doivent être transférées à la société Lux-Airport, la Guilde et la représentation du personnel de l’ANA ainsi que les syndicats OGBL et CGFP ont sollicité une entrevue urgente auprès du ministre compétent en date du 12 octobre dernier. Dans sa lettre de réponse datée du 28 octobre, le ministre a résolument refusé une entrevue «supplémentaire». Dans ce contexte, il faut préciser qu’aucune réunion portant sur ce sujet spécifique n’a eu lieu jusqu’à présent! Lors du débat à la Chambre des députés sur l’avenir de l’aéroport, le 17 novembre, le ministre a affirmé que les fonctionnaires concernés ne subiraient aucun changement et que l’ANA continuerait à exercer ses fonctions habituelles, ce qui n’est pas correct.

Une administration de l’Etat placée sous le commandement d’une société privée

En 2014, le ministre des Transports a officiellement chargé l’ANA de la procédure de certification de l’aérodrome et de l’exploitation de l’aéroport. Contrairement à ses déclarations à la Chambre des Députés, le ministre a décidé de charger désormais la société anonyme Lux-Airport de ces missions, sans mener le moindre dialogue avec les partenaires sociaux. Ainsi, l’Etat luxembourgeois remet le contrôle de l’aéroport entièrement aux mains d’une société privée. Cette manière d’agir est sans précédent, comparable avec une Police Grand-Ducale qui opérerait en sous-traitance pour une entreprise privée de gardiennage. Comme Lux-Airport sera à la fois exploitant de l’aérodrome et organe de contrôle, l’impartialité de cette société privée fonctionnant selon des critères purement commerciaux ne sera plus garantie.

En outre, en décidant que Lux-Airport S.A. encaisse dorénavant les redevances d’atterrissage, le ministre remet sérieusement en cause la pérennité de l’administration, puisque, selon la réglementation européenne dans l’aviation, l’ANA doit assurer son financement par ses propres moyens.

Les affirmations du ministre ne sont pas correctes!

La Guilde luxembourgeoise des Contrôleurs de la Circulation aérienne et l’OGBL exigent l’annulation immédiate des décisions gouvernementales, prises de manière arbitraire et dans l’irrespect total du dialogue social aussi bien envers l’ANA qu’envers Lux-Airport.

Ces décisions sont contraires au statut de fonctionnaire et remettent en cause le fonctionnement et la gouvernance de l’Etat luxembourgeois.

Par ailleurs, l’OGBL revendique un débat fondamental sur l’orientation de l’aéroport de Luxembourg lors duquel l’assimilation des salariés de Lux-Airport, travaillant majoritairement en sous-traitance pour la Police Grand-Ducale et l’Administration des Douanes et Accises, aux conditions des fonctionnaires d’Etat, devra également être menée.

Déterminés à lutter

L’externalisation d’attributions à une société privée, la privatisation, même partielle, d’administrations publiques ne doivent pas devenir la normalité. Pour cette raison, la Guilde luxembourgeoise des Contrôleurs de la Circulation aérienne, avec le soutien de l’OGBL, est prête à lutter par tous les moyens contre la manie de privatisation et de libéralisation du gouvernement luxembourgeois, en général, et contre la politique du ministre des Transports en particulier.

Communiqué par le syndicat Aviation civile de l’OGBL et par la Guilde luxembourgeoise des Contrôleurs de la Circulation aérienne
le 5 décembre 2016