Trabajo digno – Travail digne

Le projet « Trabajo digno » assiste et forme les salariés et demandeurs d’emploi de Cochabamba dans la défense de leurs droits du travail et droits sociaux.

Le projet « Trabajo digno – Travail digne » informe les personnes en nécessité sur les sujets liés au travail, les assiste dans la défense de leurs droits, les prépare pour le marché de travail et les aide dans la recherche d’un travail décent. Nous les accompagnons aussi dans la création de petits commerces. Tous les services sont gratuits. Par année, environ 500 personnes profitent des services du projet.
Le projet fonctionne depuis plus de 12 ans à Cochabamba/Bolivie. Il a soutenu directement près de 6 000 personnes depuis sa création et près de 150 000 indirectement.
Il vise ces dernières années à implémenter des lois qui profiteront à l’ensemble des travailleurs en Bolivie.

 

Page Facebook

  • Problématique et objectifs

    Problématique

    En Bolivie, les lois du travail existent et sont plutôt correctes, mais la majorité de la population, y compris les fonctionnaires censés les faire appliquer, ne les connaissent pas ou peu. Pour cette raison, les employeurs proposent souvent de mauvaises conditions de travail et les travailleurs, fréquemment des personnes en désavantage social et à formation scolaire faible, les acceptent bon gré, mal gré.

    Ce phénomène a été accentué suite à la Covid 19. Des emplois formels et informels ont été détruits, ce qui a créé une tension supplémentaire sur le marché du travail.  Ainsi l’exploitation de main d’œuvre persiste et les travailleurs restent dans une situation de pauvreté.

    Objectif Général

    Encourager et soutenir les acteurs publics, civils et privés à faire évoluer la législation nationale, départementale (Cochabamba) et municipale ainsi que les politiques publiques respectives en faveur d’un accès à un travail décent et à la sécurité sociale pour les personnes vulnérables.

    Objectif Spécifique

    Les adolescents et adultes en désavantage social disposent des outils nécessaires pour obtenir un travail digne dans le respect de leurs droits et des lois existantes.

    Population Cible

    Adolescents, Étudiants, Personnes âgées, Mères/Pères célibataires, Personnes ayant vécu de la violence domestique, Migrants, Personnes ayant vécu dans des foyers, Personnes avec antécédents de rue, Personnes avec antécédents de prison, Personnes handicapées, Personnes illettrées, Personnes pauvres

    Le projet appuie toutes les personnes qui ont besoin de support dans le domaine du travail.

  • Travailler en dignité à Cochabamba

    «Un projet qui conviendrait parfaitement au domaine d’expertise et au portfolio de l’a.s.b.l. OGBL Solidarité syndicale» ; voilà ce qu’ont dû se dire nos collègues de Niños de la Tierra (ONG luxembourgeoise) lorsqu’ils nous ont suggéré de coopérer sur le projet «travail digne» à Cochabamba en Bolivie. Une analyse à laquelle nous consentons. Raison pour laquelle l’a.s.b.l. OGBL Solidarité syndicale a accepté de coordonner à partir de janvier 2016 ce projet lancé par Eng Bréck mat Latäin-amerika (autre ONG luxembourgeoise) en 2011.

    Il s’agit d’un projet remarquablement franc et clair, dont l’objectif principal consiste à offrir un appui général et individuel à la population socialement défavorisée de Cochabamba dans son effort de pouvoir travailler dans un environnement plus socialement responsable et respectueux. La démarche principale du projet : Equiper les gens de connaissances et d’outils leur permettant d’accéder à un travail digne dans le respect de leurs droits et des lois existantes.

     

    Pour y parvenir, nous employons différents moyens.

    D’une part, nous proposons des formations autour de différents aspects liés au travail dans des écoles et auprès de différentes institutions et organisations concernées. Alors que les lois du travail boliviennes existantes sont assez bien élaborées, une grande partie de la population bolivienne, notamment à Cochabamba, les ignorent. Cela permet aux patrons disposés d’en tirer parti, d’imposer de mauvaises conditions de travail sans devoir craindre aucune résistance de la part de leurs employés. Une situation à laquelle nous désirons remédier : au travers des formations mentionnées, mais également moyennant notre présence à une multitude d’événements publics, ce qui nous permet d’atteindre un public plus large.

    Mais nous ne nous arrêtons pas là. Notre équipe sur place offre par ailleurs une assistance individualisée à des employés qui remettent en question leurs conditions de travail. Ils ou elles reçoivent des conseils et formations adaptés aux problèmes qu‘ils ou elles rencontrent au travail. En cas de litige entre employé et employeur, le projet fournit même une assistance juridique gratuite, prestée par un membre de notre équipe, avocat spécialisé dans le droit du travail, et soutenue par le ministère du Travail bolivien.

    Outre les employés potentiellement malmenés nous soutenons des personnes à la recherche d’un emploi digne. En établissant le contact entre demandeurs d’emploi et entreprises opérant à Cochabamba, qui respectent explicitement les normes fixées par la loi de travail bolivienne, par exemple. Lors de formations adaptées les demandeurs d‘emploi sont informés sur le droit du travail, mais également leurs devoirs et un comportement approprié. Lorsque jugé indiqué, le projet leur fournit un appui psychologique favorisant leur entrée sur le marché du travail. Afin de s’assurer que tout se passe bien, un membre de notre équipe accompagne le cas échéant les personnes concernées à des entretiens d’embauches et garantit un suivi individuel, dans le but de favoriser une relation de travail stable et satisfaisante pour les deux partis.

    Début de l’année 2016, s’est rajouté à notre équipe un économiste qualifié qui forme des personnes qui désirent devenir indépendantes – c.-à-d. démarrer leur propre petit commerce – en élaboration de plan d’affaires, calcul de budget, techniques de vente, etc. Il les appuie dans toutes les démarches nécessaires (permis de vente, prêt bancaire, sécurité sociale) et fait le suivi individuel. Ce nouveau service répond directement à la demande exprimée explicitement par un nombre croissant de bénéficiaires.

    De cette manière, nous visons évidemment la création de davantage de postes de travail digne à Cochabamba, mais également un décalage de l’équilibre social et économique en faveur de la population jusque-là défavorisée. En consolidant les connaissances et la situation initiale de cette dernière, elle pourra davantage imposer ces droits et intérêts.

     

    Après la naissance de notre fille, j´ai eu des problèmes à trouver du travail. En février 2015, une ONG qui nous aidait m’a donné les coordonnées du projet « Tra­bajo digno ». Dès les premiers contacts, je me suis sentie à l‘aise. Les gens du projet étaient toujours là pour moi. Ils m’ont proposé de travailler comme plongeuse dans un restaurant. Ma nouvelle patronne est très bonne envers moi. Elle m’a même aidé à trouver une gar­derie pour ma fille. Maintenant, mon enfant est toujours près de moi.
    Simona Salazar

     

    De quoi je me mêle ?

    Dans le but allégué d’assurer la pérennité du régime général de pension luxembourgeois, le gouvernement a créé le Fonds de compensation (FdC), un établissement public qui dispose de la réserve de compensation du régime général de pension pour opérer des placements dans toute une panoplie de titres financiers. Le portefeuille du FdC inclut en 2015 entre autres des titres de l’entreprise Glencore. Au travers de sa filiale Sinchi Wayra/Illapa, société minière spécialisée en extraction de zinc, Glencore est présente en Bolivie également où la multi-nationale a un impact considérable sur les conditions de travail et de vie de ses salariés sur place et leurs familles. En 2015, le FdC a investi dans 5 parmi les 10 premières entreprises cotées en bourse bolivienne: De La Rue, Gazprom, Unilever, Cargill, Kimberly-Clark. Avec le versement de nos pensions, il nous revient une certaine responsabilité sociale – en Bolivie et ailleurs.

    Travail digne

    En bref, un travail digne implique une rémunération suffisante pour assurer une subsistance décente à la personne qui l’accomplit et sa famille, une sécurité sociale, des horaires de travail permettant de concilier la vie professionnelle, familiale et personnelle ainsi qu’un certain sentiment de satisfaction de la personne qui l’accomplit. En termes légaux, un travail digne est un travail qui respecte les normes internationales, élaborées par le Bureau International du Travail.

  • Les activités

    Assistance juridique sur les sujets relatifs au travail

    Le projet « Travail Digne » assiste les personnes ayant des questions ou des doutes sur des sujets en relation avec le travail. Ces personnes reçoivent des conseils individuels et sont formées pour répondre de façon appropriée aux problèmes qu’ils rencontrent dans leur travail. En cas de litige entre l’employé(e) et l’employeur, le projet fournit gratuitement une assistance juridique, puisqu’il dispose d’un avocat spécialisé dans le droit du travail et est supporté par le Ministère du Travail et la confédération syndicale COB.

     

    Appui dans la recherche de travail décent

    Le projet appuie les personnes qui recherchent un travail décent. Il dispose d’une plateforme d’entreprises reconnues qui emploient en respectant les normes de la loi de travail, ce qui nous permet de proposer des emplois dignes à nos bénéficiaires. La recherche du travail se base sur les capacités et les intérêts des personnes concernées : l’assistante sociale compare leurs profils avec les demandes courantes. Les demandeurs d’emploi reçoivent une formation en droit du travail, devoirs et comportement au travail ainsi qu’en employabilité et techniques de candidatures. Pour assurer des conditions de travail décentes, les demandeurs sont accompagnés lors des interviews avec l’employeur. Durant les premiers mois de travail, le projet réalise un suivi individuel dans le but de conserver la satisfaction aussi-bien de l’employeur que de l’employé(e), et d’assurer ainsi une relation de travail stable et satisfaisante pour les deux partis.

    Accompagnement au montage de petits commerces

    Depuis mai 2016, le projet accompagne des personnes qui désirent réaliser ou améliorer un petit commerce. Après avoir identifié un concept, notre économiste appuie les personnes de manière individuelle dans l’élaboration d’un plan d’affaires réalisable :

    Il enseigne à déterminer différents groupes de clients et canaux de distribution, à évaluer le coût des outils de production et de la matière première et à calculer des prix, bénéfices et pertes. Il forme également en techniques de vente et autres activités nécessaires à la réussite. En plus, notre économiste accompagne les personnes dans les démarches d’obtention d’un permis de vente. Durant les premiers mois après la réalisation du commerce, il fait un suivi personnel, répond à des questions et assure ainsi la réussite du commerce.

    Promotion du bien-être au travail

    Le projet aide des personnes intéressées à améliorer leur motivation et leur estime de soi, et à développer leur projet de vie. En cas de problèmes au travail, notre psychologue offre un appui individuel en résolution de conflits. Elle accompagne également la résolution de problèmes personnels qui influencent de manière négative leur comportement au travail. Ces initiatives améliorent l’insertion au travail de nos participants et leur stabilité à long terme.

    Sensibilisation au Droit du Travail

    Le projet donne des formations sur différents sujets en relation avec le travail (e.o. Droit du travail, Compétences, Recherche d’un travail, Business Plan) dans des écoles, institutions et organisations concernées par ces thématiques. Ces formations sont adaptées au public ciblé.

    Le projet participe également à des foires et à autres événements publics : On informe la population sur les différents sujets liés au travail moyennant des affiches, des dépliants et des spots de radio.

    Le but de ces activités est d’informer la population de Cochabamba et, de cette façon, éradiquer à moyen terme l’exploitation au travail. Depuis 2011 le projet a touché plus de 150 000  personnes au travers du matériel d’information et des médias.

    Partenaire

    l’ONG OGBL a pour partenaire la ‘Fundacion Kallpa’ qu’elle a contribué à créer en 2018.  Sa notoriété au sein de la population bolivienne est en constante augmentation.  La ‘Fundacion Kallpa’ a, entre autres, comme but de consolider le projet et ses objectifs dans la société bolivienne et d’assurer sa durabilité à moyen terme.

    Sa personnalité juridique bolivienne autorise la fondation à postuler à des financements locaux, nationaux et internationaux. L’expérience et la réputation de la fondation et de son équipe attirent déjà l’intérêt des ONGs internationales, qui visent à s’impliquer dans différents domaines du projet

    De plus, ‘Fundacion Kallpa’ a assumé la charge de point focal Bolivie au sein du réseau Solidar, où elle représente toutes les organisations membres de Solidar actifs en Bolivie devant les instances internationales (e.a. Union Européenne) et se coordonne avec les points focaux d’autres pays de l’Amérique Latine en cas d’activités interaméricaines. Dans cette fonction, ‘Fundacion Kallpa’ a été consultée lors du développement du plan de financements de l’Union Européenne en Bolivie pour les années à venir, et a établi des premiers contacts avec la représentation de l’UE en Bolivie et pourra, à un moment futur, éventuellement profiter de financements européens.

     

Trabajo Digno

Print