Faire de la transformation socio-écologique une priorité politique

L’OGBL, le LCGB, la CSL et le Mouvement Ecologique ont présenté le 6 juin leur prise de position commune dans le cadre de l’élaboration du Plan social pour le climat du Luxembourg (PSC).

Les signataires appellent à une transition socio-écologique qui protège les ménages vulnérables, garantit l’accès à l’énergie et à la mobilité pour tous, et assure une répartition équitable des efforts.

L’OGBL, le LCGB, la CSL et le Mouvement Ecologique constatent que la transition socio-écologique, l’un des plus grands défis de notre époque, ne constitue malheureusement pas encore une priorité politique au Luxembourg. Le principal défaut de la politique énergétique et climatique luxembourgeoise, également d’un point de vue social, peut être décrit de la façon suivante :

  • Dans la pratique, les mesures d’aide existantes ne profitent souvent pas aux personnes à faibles revenus, que ce soit en raison d’un manque de moyens propres, de conditions de location ou de contraintes liées au logement.
  • En même temps, il manque des programmes ciblés et facilement accessibles qui soutiennent ces ménages de manière systématique et efficace.

Les personnes à faibles revenus ne sont précisément pas les principales responsables de la crise environnementale et climatique, bien au contraire : elles souffrent particulièrement de la crise climatique et de la perte de biodiversité. Selon les calculs du STATEC sur le pouvoir d’achat des ménages et la précarité énergétique, les dépenses énergétiques représentent une part nettement plus importante du budget de ces ménages à faibles revenus.

Il en résulte une mission politique claire : les responsables politiques doivent aujourd’hui prendre des décisions qui responsabilisent spécifiquement les groupes de population qui contribuent de manière disproportionnée à la crise climatique. Des directives, des réglementations et des limites claires sont indispensables à cet égard.

La protection du climat ne doit toutefois pas entraîner de fracture sociale, mais être considérée comme une opportunité pour plus de justice.

L’UE a déjà franchi une étape importante vers une transition énergétique socialement équitable en donnant un nouvel élan : tous les États membres sont invités à élaborer un « Plan social pour le climat » (PSC) d’ici 2025. Au Luxembourg, un premier projet de « Plan social pour le climat » a été présenté du 25 mars au 30 avril dans le cadre d’une consultation publique.

La Chambre des salariés (CSL), l’OGBL, le LCGB et le Mouvement Ecologique ont saisi cette occasion pour soumettre une position commune de 21 pages. Ensemble, ils sont fermement convaincus que la justice écologique et la justice sociale sont indissociables. Le gouvernement actuel doit redoubler d’efforts pour promouvoir une politique climatique socialement équitable. Le PSC est un élément central pour l’élaboration rapide d’une stratégie nationale globale en faveur de la transformation socio-

La CSL, l’OGBL, le LCGB et le Mouvement Ecologique présentent des propositions d’amélioration concrètes et essentielles, tant en ce qui concerne le PSC lui-même qu’en matière de stratégie sociale climatique plus ambitieuse :

  • Il faut mettre à disposition des moyens financiers suffisants pour la transition socio-écologique, bien au-delà de ceux prévus par l’UE.
  • L’élaboration d’un PSC doit s’appuyer sur des faits : il convient d’analyser la situation actuelle des ménages et de définir les groupes cibles. Quels sont les ménages déjà fortement touchés par la transition ? Dans quelles conditions vivent-ils (par exemple, isolation des logements, part des coûts énergétiques dans le revenu) ? Quels ménages et combien de personnes doivent pouvoir bénéficier des programmes ? Quelle contribution doit être apportée à la réduction des émissions de CO₂ ? Ces scénarios et calculs doivent servir de base à la hiérarchisation et à la priorisation des mesures. Pour élaborer une stratégie globale, les acteurs concernés, en particulier les prestataires de services sociaux et le STATEC, doivent définir ensemble les données supplémentaires nécessaires à une analyse rapide fondée sur des faits.
  • Le plan social pour le climat devrait s’inscrire dans une stratégie globale de transition socio-écologique et répondre aux critères suivants :
    • une hiérarchie claire des mesures ;
    • une évaluation de l’efficacité des instruments existants afin d’identifier et de lever les obstacles à leur mise en œuvre ;
    • une hiérarchisation claire des mesures les plus importantes.

Il reste indispensable d’atténuer efficacement les effets fortement régressifs de la fiscalité environnementale par des mesures sociales compensatoires ciblées. L’objectif doit être d’atténuer les répercussions sur les ménages particulièrement vulnérables et de les protéger contre la précarité énergétique. C’est la seule façon de permettre une transition équitable, socialement acceptable et écologique.

Il convient donc de renforcer le crédit d’impôt CO₂ jusqu’à ce que la perte de recettes fiscales résultant de ces paiements compensatoires corresponde à au moins 50 % des recettes de la taxe sur le CO₂.

Compte tenu des nombreux changements récents au niveau européen, qui laissent présager de nouvelles hausses du prix du CO₂ par tonne, la CSL, l’OGBL, le LCGB et le Mouvement Ecologique demandent également au gouvernement de réaliser une analyse approfondie des effets régressifs de cette évolution des prix sur le pouvoir d’achat des ménages vulnérables.

Communiqué le 6 juin 2025