Secteur de la construction

Le maintien dans l’emploi des salariés doit être la priorité absolue

Les représentants du patronat dans le secteur de la construction, l’OGBL, syndicat largement majoritaire dans le secteur, et le LCGB se sont réunis le 5 octobre 2023 pour discuter de la situation du secteur de la construction, mais également de celle du secteur intérimaire et des démarches à entreprendre afin de répondre au mieux à l’actuel ralentissement au niveau de la construction de nouveaux logements.

Le ralentissement que nous connaissons actuellement a plusieurs causes. Le facteur principal, qui a eu un impact important, est l’augmentation dramatique des taux d’intérêts au cours de ces 18 derniers mois, accompagnée du fléau qui sévit depuis des décennies, à savoir celui des prix exorbitants du logement, qui a rendu l’achat d’un logement pratiquement impossible pour des milliers de ménages.

Il est clair que la flambée des prix de l’immobilier résulte avant tout de la recherche de marges de profits démesurées de la part des promoteurs, des investisseurs ainsi que d’autres acteurs actifs dans le secteur de l’immobilier.

Ces différents éléments ont provoqué un ralentissement rapide de la vente de logements neufs — donc également de leur construction — ainsi que de la vente de biens existants et ont ainsi accentué de façon dramatique la crise du logement, avec pour effet pervers de faire également flamber les prix à la location.

Ce ralentissement a un impact sur l’activité d’une partie des entreprises de construction et constitue donc un risque pour l’emploi, sachant que la construction de logements neufs constitue environ 25% de l’activité générale du secteur qui comprend une grande hétérogénéité entre les entreprises.

Pour l’OGBL, il va sans dire que le maintien dans l’emploi des salariés doit être la priorité absolue. Une priorité sur laquelle l’OGBL n’a d’ailleurs cessé d’insister auprès des responsables patronaux et politiques tout au long de ces derniers mois.

Lors de la réunion du 5 octobre, la mise en place d’un éventuel Plan de maintien dans l’emploi a été discutée.

Le patronat revendique un Plan de maintien sectoriel qui engloberait tout le secteur, sans distinction quant à la situation économique des différentes entreprises.

Pour l’OGBL, une telle discussion portant sur une solution « one size fits all » est totalement erronée.

Au regard des situations très différenciées entre entreprises dans le secteur, il est important d’envisager des mesures possibles, individuellement, entreprise par entreprise, afin de maintenir l’emploi des salariés du secteur. Sachant qu’une grande partie des aides, telles que l’élaboration de Plans de maintien dans l’emploi, la formation, le prêt temporaire de main-d’œuvre et le chômage partiel sont payés avec de l’argent public, donc par le contribuable, il est important que ces aides reviennent aux entreprises qui en ont vraiment besoin et non à celles qui connaissent une activité normale et qui continuent à faire des bénéfices.

L’OGBL n’a pas attendu pour agir

En tant que syndicat porte-parole des salariés du secteur et acteur important du dialogue social, l’OGBL n’a pas attendu cette réunion pour agir.

Lors d’une récente réunion avec le ministre du Travail Georges Engel et le ministre de l’Économie Franz Fayot, organisée à la demande de l’OGBL, l’analyse de la situation a déjà été faite. L’OGBL y a notamment demandé à ce que tous les moyens soient mis en œuvre afin de maintenir l’emploi des milliers de salariés du secteur. Les représentants du gouvernement soutiennent cette position. Il a également été convenu d’étudier au cas par cas toutes les situations que rencontrent les différentes entreprises en difficulté et de mettre à disposition tous les moyens nécessaires afin de mettre en sécurité les emplois qui pourraient être menacés.

A l’encontre des sorties médiatiques dépourvues de propositions concrètes et survenant à quelques jours d’élections législatives nationales, comme ce fût le cas au cours de ces derniers jours, l’OGBL a présenté le 5 octobre ses propositions pour redynamiser l’activité du secteur de la construction de logements neufs ainsi que des pistes afin de trouver des solutions durables à la crise du logement.

L’OGBL met en garde contre le fait de dénaturer cet instrument si important qu’est la tripartite nationale, pour des raisons de sensationnalisme politique et à des fins purement électorales.

Des solutions rapides sont nécessaires

L’OGBL est prêt à soutenir toutes les initiatives qui ont pour objectif de trouver des solutions durables à la crise du logement qui touchent des milliers de ménages qui ne peuvent plus se permettre d’acquérir un logement pour leurs propres besoins, de redynamiser le secteur de la construction de logements neufs et de garantir l’emploi de milliers de salariés du secteur de la construction.

Néanmoins, l’OGBL s’oppose fortement à la création d’aides aux investisseurs telle qu’une nouvelle augmentation du taux d’amortissement accéléré, la TVA à 3 % pour les investisseurs.

Ces propositions ne visent pas à aider les ménages à la recherche d’un logement, mais n’ont pour seul but que d’augmenter les marges de profits des investisseurs et des promoteurs avec l’argent des impôts payés par le contribuable.

A l’inverse, l’OGBL s’engage quant à lui pour des solutions, rapidement transposables, visant à aider les ménages à acquérir ou construire un logement et ainsi à aider les entreprises affectées actuellement par le ralentissement de l’activité et permettant de garantir l’emploi des salariés concernés.

Communiqué par l’OGBL, le 5 octobre 2023