Ghana Luxembourg Social Trust

Le projet « Ghana Luxembourg Social Trust » promeut l’extension et l’institutionnalisation de la protection sociale au Ghana en général et l’adhésion des femmes enceintes et de leurs familles à la sécurité sociale en particulier.

  • Protection sociale pour les plus vulnérables

    Le projet «Ghana Luxembourg Social Trust» (en bref : GLST) est un composant essentiel de l’action de notre association. A vrai dire, c’est lui qui a donné vie à l’organisation telle qu’elle se présente aujourd’hui. Encouragés par le grand succès que fut la 1ière phase du projet GLST (2009-2014), il nous paraissait évident d’enchaîner directement sur une 2ième phase de projet (2014-2017).

    Il s’agit d’un projet bien implanté dans la réalité du terrain. De sa conceptualisation à sa reprise par les autorités ghanéennes – en passant par sa réalisation bien sûr – nous avons coopéré et coopérons toujours étroitement avec nos partenaires : l’Organisation internationale du travail (OIT), le gouvernement ghanéen ainsi que des partenaires locaux issus des administrations locales, de la santé publique et de la population. Ainsi, le concept sous-jacent au projet, intitulé Global Social Trust, a été développé par l’OIT; le projet GLST en représente la mise en œuvre concrète dans un cadre précis et gérable.

    Le concept Global Social Trust est simple et pertinent : Les travailleurs des pays dotés de systèmes de prestations de protection sociale bien développés (dans notre cas le Luxembourg) cotisent un montant modeste sur une base volontaire servant au développement de telles prestations dans des pays qui disposent de mécanismes de protection sociale plus déficitaires (dans notre cas le Ghana). En gros, le concept vise à étendre le principe de la solidarité sociale à l’échelle mondiale et le groupe cible à tous les «concitoyens du monde».

    Concrètement, lors de la 1ière phase du projet les « cotisations » luxembourgeoises servaient à l’introduction d’un transfert social à destination des femmes enceintes les plus démunies du district de Dangme West (région rurale à l’ouest de la capitale Accra appelé aujourd’hui Shai Osudoku District) d’un montant équivalent à 7,5 euros par mois (somme respectable au Ghana). Pour toucher cet argent, les femmes en question devaient cependant répondre à quelques conditions, tel que par exemple l’inscription à l’assurance maladie, le recours à des soins prénatals ou l’assistance à des séances d’éducation à la santé. Environ 700 femmes en ont profité. Les prestations en espèces permettaient de couvrir les frais directs et indirects liés aux services de santé, à la formation et à une meilleure alimentation, de façon à améliorer le niveau de santé global des femmes enceintes et de leurs enfants.

    La plupart des bénéficiaires ont même réussi à investir une partie de l’argent dans des petites activités agricoles ou commerciales.

    Signe incontestable du succès et de la durabilité du projet : il fut repris par l’agence onusienne Unicef, qui a décidé d’appliquer nos procédures dans d’autres régions du Ghana. Mais, bien plus important encore, le ministère du Genre, des Enfants et de la protection sociale du Ghana a prévu d’étendre les mesures soutenues par le projet au niveau national, notamment en intégrant la catégorie des femmes enceintes pauvres et femmes en charge d’enfants de moins d’un an dans son programme de protection sociale «Livelihood Empowerment Against Poverty» (LEAP).

    La 2ième  phase du projet GLST (actuellement en cours) met justement l’accent – non sur l’implémentation concrète – mais sur le soutien à l’institutionnalisation d’un tel programme au niveau national. Un soutien d’ailleurs expressément souhaité par le ministère du Genre, des Enfants et de la Protection Sociale du Ghana, qui nous a prié de réaliser un guide opérationnel des procédures du GLST. Un autre axe essentiel de la 2ième  phase du projet : la sensibilisation du grand public et des parties prenantes au niveau des districts, des communautés et du niveau central par rapport aux bénéfices de la protection sociale. Le manque de connaissances en cette matière à tous les niveaux de la société s’étant avéré un important frein à l’extension de la protection sociale au Ghana lors de la 1ière  phase du projet. Ainsi, le projet pourra dans sa 2ième phase impulser de manière sous-jacente la mise en œuvre d’une stratégie nationale de communication sur la protection sociale.

    Dans son ensemble le projet souligne parfaitement une thèse élémentaire aux efforts entrepris par l’a.s.b.l. OGBL Solidarité syndicale : une solidarité informelle entre concitoyens en forme de soutien coordonné envers les plus démunis a toutes les chances de mener à une protection sociale institutionnalisée. Cela a été le cas au Luxembourg et cela peut tout autant se réaliser au Ghana !

     

    À mon troisième mois de gros­sesse, des personnes sont venues au village pour aider les fem­mes enceintes. Je me suis donc inscrite. Lorsqu‘on m‘a donné de l‘argent, on m‘a conseillé de ne pas le gaspiller. Je n‘ai rien fait d‘autre que de l‘investir dans la préparation du « Kenkey ». J‘ai aussi ouvert un petit magasin où je vends des boissons, et j‘achè­te du piment rouge. Je suis très heureuse d‘être bénéficiaire de ce programme d‘aide.
    Eveline Agbesi

     

    De quoi je me mêle ?

    En moyenne les Luxembourgeois consomment 10 kilos de chocolat par an. Et pourtant, peu de gens savent d’où provient la plupart du cacao, ingrédient élémentaire du chocolat. Une partie importante provient du Ghana justement, qui en produit 900.000 tonnes par an – seule la Côte d’Ivoire en produit plus. Environ 70% des exportations du Ghana vers l’entité commerciale Belgique-Luxembourg sont liés au chocolat. En guise d’anecdote, l’ancienne colonie britannique qui est devenue par la suite le Ghana s’appelait Côte d’Or. Lorsque nous savourons donc notre tant aimé chocolat Côte d’Or (pour n’en citer qu’un), il convient de garder à l’esprit que cela va de pair avec des emplois et donc des conditions de travail et de vie au Ghana. Avec la consommation de produits qui viennent de loin, il nous revient une certaine responsabilité sociale – au Ghana et ailleurs.

    Protection sociale

    La protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective, permettant aux individus de faire face aux « risques sociaux » (maladie, vieillesse, chômage, maternité, etc.). Parmi ces mécanismes : les transferts sociaux, les services sociaux, l’accès aux soins et à l’éducation pour tous ou encore le droit du travail. L’objectif consiste à garantir que chaque personne dispose des moyens nécessaires à l’exercice de ses droits sociaux et économiques.

  • Ghana-Luxembourg Social Trust 1

    Le projet Ghana-Luxembourg Social Trust, développé par l’Organisation Internationale du TravailOIT/ILO ) et mis en œuvre conjointement par l’ONG OGBL Solidarité Syndicale et l’OIT, est un « Conditional Cash Benefit Program ». Un tel programme transfère une aide à des personnes démunies qui en contrepartie doivent remplir certaines conditions.

    Le choix de réaliser un « Conditional Cash Benefit Program » s’explique par le fait qu’un tel programme ne s’obstine pas à verser de l’argent à des personnes afin de pallier à un problème ponctuel, comme par exemple une mauvaise récolte due à des effets météorologiques (sécheresse, inondations) ou autres évènements catastrophiques. Ne nous comprenez pas mal, il est impératif d’aider les populations confrontées à de telles catastrophes.

    Cependant notre projet s’inscrit dans une perspective de durabilité qui vise à améliorer la santé, la nutrition et l’éducation de nos bénéficiaires et de leurs enfants. De ce fait nous espérons réduire la mortalité infantile, qui est selon les dernières études de 118 sur 1000 naissances au Ghana. Les principales causes de mortalité infantile est la malaria (paludisme), les infections respiratoires, la diarrhée, la malnutrition et la rougeole. Selon une enquête récente sur 1000 enfants une proportion de 53,10% a été testé positif au parasite du paludisme.

    Notre projet est un projet pilote ciblant 700 femmes enceintes les plus démunies du district de Dangme West à l’ouest de la capitale Accra. Ce district à environ la taille du Luxembourg, mais avec seulement quelques routes goudronnées. Le but sera de motiver le gouvernement du Ghana à poursuivre le programme et de l’étendre à l’échelle nationale. A cette fin seront effectués trois études démographiques, au début du projet, en 2010 et en 2014 afin de documenter l’évolution de la santé et de l’hygiène de vie des bénéficiaires en comparaison avec un groupe contrôle présentant les mêmes particularités que nos bénéficiaires, mais n’étant pas inclues dans notre programme.

    Le partenaire principal au Ghana est le Ministry of Employment and Social Welfare à travers son programme LEAP (Livelihood Empowerment against Poverty), un programme destiné à donner une aide financière aux plus démunis (entre 4 et 7,5 Euro par mois).

    Notre programme suivra le mécanisme de sélection et de distribution LEAP, ceci afin de garantir une réplication à l’échelle nationale après la fin de notre programme.

    Un montant de 7,5 Euro peut paraître peu, mais sachant qu’une grande partie de la population rurale a moins de un dollar par jour pour vivre cela constitue une aide non-négligeable pour nos bénéficiaires. Afin de garantir une bonne utilisation de cette aide nous effectuerons tout au long de ce projet une campagne d’éducation. Nous mettrons l’accent sur la nécessité d’une bonne nutrition, les avantages d’une assurance maladie et de recourir aux soins de santé professionnels (beaucoup de personnes ont encore recours à des guérisseurs traditionnels), aux méfaits du travail infantile et le bien fondé d’envoyer les enfants à l’école entre autres. Ces campagnes d’éducation ne bénéficieront pas seulement à nos bénéficiaires, mais à toute la population.

    Il sera donc versé aux bénéficiaires un montant mensuel de 7,5 Euro sous condition qu’ils se soumettent à différentes conditions qui sont les suivantes :

    • Inscription de tous les membres du ménage à l’assurance maladie
    • obtenir des soins prénatals pour la mère et l’enfant
    • obtenir l’assistance de personnel professionnel pour l’accouchement
    • inscription des naissances (ce qui n’est pas la règle au Ghana)
    • obtenir un niveau de soins post-natal pour la mère et l’enfant
    • compléter les examens médicaux (Selon la liste des vaccinations essentielles : 6, 10, 14 semaines et 9 mois après la naissance et ensuite des examens et le traitement de complément de Vitamine A au moins deux fois par année) pour chaque enfant de la famille jusqu’à l’âge de cinq ans
    • envoyer les enfants à l’école et ne pas ne pas les aller faire travailler (ce qui est malheureusement assez courant au Ghana)

    Un des corollaires de ce programme est d’aider les bénéficiaires à sortir du cercle vicieux de pauvreté en augmentant leur état de santé et en améliorant l’éducation des enfants.

    Afin de réaliser ce projet ambitieux il a été décidé d’envoyer un coopérant au Ghana afin de mettre en oeuvre ce projet, de veiller à une bonne utilisation des moyens financiers récoltés auprès de nos membres et de garder un contact permanent avec les responsables de notre ONG.

    Les différentes étapes du projet réalisées à ce jour, ont été une vaste campagne de sensibilisation, l’identification des bénéficiaires potentiels, le lancement de la campagne d’éducation et les pourparlers avec les différents intervenants dans ce projet, à savoir les responsables pourvoyeurs de service de santé (maternité, Health Center), le Health and Research Center (responsable pour les études statistiques), la caisse de maladie, etc. La campagne d’identification des bénéficiaires à réussi à capter 852 bénéficiaires potentiels, à l’aide d’un questionnaire qu’utilise le programme LEAP du Social Welfare. Les questions de ce questionnaire portent sur les revenus et les conditions de vie des ménages, par exemple ont-ils accès à de l’eau potable, à l’électricité, avec quel matériel est construit leur habitation (terre cuite, paille, etc.), ont-ils des revenus réguliers etc.

    Afin de sélectionner nos 700 bénéficiaires il a été procédé à un « poverty ranking » pour pouvoir identifier les plus pauvres.

    Nous avons maintenant procédé au premier paiement des primes. Pendant ce paiement nous contrôlons l’observation des conditions requises à l’aide d’un carnet reprenant toute les conditions que nous avons mises en œuvre et lequel sera rempli au fur et à mesure par les infirmières et/ou femmes sages. D’autre part nous profitons de l’occasion du rassemblement de la population à l’occasion du paiement de conduire une séance d’information et d’éducation.

    Les prochaines étapes seront maintenant de suivre les personnes qui ont des difficultés à remplir les conditions, de poursuivre et d’étendre la campagne d’éducation et de veiller en général.

    A l’occasion de la fête du travail organisée le 1er mai par l’OGBL, le projet Ghana sera présent avec un stand d’information. Sur ce stand sera présent notre coopérant de même que l’assistante sociale que nous avons engagée au Ghana ainsi qu’un expert en Sécurité Sociale du Ghana.

    Arsène Engel (coopérant au Ghana 2009-2011), 23 mars 2010

    Les partenaires impliqués dans le projet

    Signataires de l’accord
    Ghana Ministry of Health
    OIT/ILO, Département Sécurité Sociale, Genève
    OGBL SOLIDARITE SYNDICALE A.s.b.l. , Luxembourg

    Cofinancement du projet
    Ministère de la Coopération et de l’aide humanitaire, Luxembourg

    Implémentation du projet
    Ghana Ministry of Social Welfare
    Ghana Ministry of Manpower Youth and Employment
    Ghana Ministry of Health
    Ghana Health Service
    Ghana Health Research Center
    Ghana Health Insurance
    Social Security National Insurance Trust SSNIT
    Dangme West District Assembly
    Cercle des ONG, Luxembourg
    L’équipe du Ghana-Luxembourg Social Trust à Accra
    Les habitants et leurs représentants des communes du district Dangme West
    Les personnes à Luxembourg qui soutiennent le projet Ghana-Luxembourg Social Trust

    Un grand Merci à tous ceux qui soutiennent ce projet !

    Cloture de la phase 1 du projet Ghana-Luxembourg Social Trust

    La première phase du projet Ghana-Luxembourg Social Trust a pris fin le 31 Août 2015.

    Ghana – le projet «Luxembourg Social Trust» touche à sa fin

    Accra, le 4 août 2015, Ghana – L’ONG Solidarité syndicale de l’OGBL a mené avec succès à sa fin un projet dirigé, intitulé projet Ghana Luxembourg Social Trust (GLST), qui avait pour but l’amélioration de l’état de santé des mères et des enfants dans deux districts.

    Il s’agit des deux districts de Shai-Osudoku et Ningo Prampram dans la grande agglomération d’Accra.

    Le programme quinquennal de subventions en espèce pour des femmes enceintes en état d’extrême pauvreté a été conçu et mis en œuvre en même temps que le programme du revenu de subsistance contre la pauvreté (LEAP) afin de réduire la pauvreté et d’améliorer les services liés à la santé des enfants.

    Madame Della Sowah, Ministre de la condition féminine, de l’enfance et de la protection sociale a affirmé que ce projet a rendu les femmes plus fortes et a amélioré l’état nutritionnel des enfants.

    Elle assurait que, en plus de stimuler une participation active des bénéficiaires aux activités économiques, le programme a également augmenté leur auto-estime et les a aidées à réduire leur dépendance économique au sein de leur famille.

    Mme Sowah a dit que, grâce à ce projet, qui a soutenu les femmes enceintes extrêmement pauvres, il a été prouvé que ce soutient ne se faisait pas seulement pour une raison éthique afin de sauver des vies, mais défendait également des investissements en capital humain en luttant contre la faim et la pauvreté.

    Elle dit que le gouvernement s’était engagé à développer les interventions sociales en faveur de la partie la plus pauvre de la population, ajoutant que «notre responsabilité en tant que ministère est d’améliorer la condition des autres par des programmes de protection sociale».

    En parlant de projets d’avenir, elle a fait savoir que, suite au programme dirigé, le bureau de l’OIT au Ghana avait mis sur pieds et faisait fonctionner un nouveau programme social de protection maternelle, alors que le ministère avec ses partenaires était également sur le point de mettre en œuvre un nouveau programme social de protection et de soutien maternel et de soutien à l’enfance, appelé «LEAP One Thousand.»

    Mme Sowah dit que ce programme prévoyait des subventions en espèces, afin d’améliorer la vie des femmes enceintes pauvres et des mères allaitantes, depuis le début de la grossesse jusqu’aux deux ans de leur enfant.

    M. Emmanuel Lartey, directeur du district de Shai-Osudoku, décrivait ce projet comme l’une des plus importantes interventions sociales, introduite au pays.

    Il dit que le projet dirigé a contribué au développement socio-économique des deux districts et que la coopération entre différentes instances importantes était un élément clé dans sa réalisation.

    M. Lartey a exprimé son enthousiasme par rapport à la décision de l’organisation en vue de prolonger le projet GLST pour cinq ans et de l’étendre à d’autres parties du pays et a appelé à plus d’interventions sociales au sein du district Shai-Osudoku.

  • Ghana-Luxembourg Social Trust 2

    Le nouveau projet de l’OGBL Solidarité Syndicale au Ghana se base sur les acquis et les leçons tirées du Ghana-Luxembourg Social Trust 1, implémenté conjointement avec le BIT  et le gouvernement du Ghana de 2009 à 2014. Les liens institutionnels, l’expertise, les compétences techniques, analytiques et administratives acquises sont les bases de ce nouveau projet « Ghana-Luxembourg Social Trust 2 » que l’on appellera plus communément le GLST2.

    Ce nouveau projet se base donc sur l’expérience de 5 ans d’implémentation du Ghana-Luxembourg Social Trust 1, un projet de transferts sociaux conditionnels pour femmes enceintes extrêmement pauvres et enfants de moins de 5 ans dans 2 districts au Ghana (Shai-Osudoku and Ningo-Prampram). Les conditions étaient liées à la santé maternelle et santé infantile :

    • être inscrit auprès de l’assurance maladie ;
    • suivre les soins prénataux pour la mère (au moins 3 visites) ;
    • suivre les soins postnataux pour la mère et l’enfant ;
    • obtenir l’assistance de personnel professionnel pour l’accouchement ;
    • inscription des naissances ;
    • compléter les examens médicaux (selon la liste des vaccinations essentielles : 6, 10, 14 semaines et 9 mois après la naissance et ensuite des examens et le traitement de complément de Vitamine A (au moins deux fois par année) pour chaque enfant de la famille jusqu’à l’âge de cinq ans ;
    • assister aux séances d’éducation à la santé.

    Le projet incluait une forte composante de suivi d’impact et ce dans le but unique de tirer des leçons de l’implémentation de ce dernier et ainsi alimenter le processus de renforcement des mesures de protection sociale au Ghana et améliorer notamment les résultats relatifs à la santé maternelle et santé infantile (et ainsi réduire la mortalité infantile et la mortalité maternelle).

    Une des découvertes les plus évidentes fut que d’une part, l’attribution de tels transferts sociaux conditionnels peuvent être un levier de sortie de l’extrême pauvreté, responsabilisent et rendent plus autonomes les femmes, mais aussi contribuent à l’amélioration des statuts nutritionnels des enfants et des mères. Par conséquence,  les fondements nécessaires pour le bon développement futur de l’enfant sont mis en place.

    Sur base de ces impacts positifs, assurer la pérennité et l’extension d’un tel programme de transferts sociaux vers les femmes enceintes extrêmement pauvres au niveau national paraît indispensable.

    Ainsi, dans un premier temps, le nouveau projet Ghana-Luxembourg Social Trust 2, s’attèlera à soutenir l’institutionnalisation d’un tel programme au niveau national et ce notamment à travers la production d’un guide opérationnel du GLST 1 dont la demande émane du « Ministry of Gender Children and Social Protection ». Ce ministère a entre autres la tutelle du  plus gros programme de protection sociale au Ghana, le Livelihood Empowerment Against Poverty (LEAP). Le GLST1 était pilote sur le LEAP qui est un programme de transferts sociaux qui jusqu’à présent ne ciblait que les personnes en charge d’orphelin, handicapé ou personnes âgées mais qui grâce aux résultats probants du GLST1, a prévu d’intégrer la catégorie des femmes enceintes pauvres et femmes en charge d’enfants de moins d’un an. Cette intégration sera conduite pour une durée de 1000 jours et portera le nom de LEAP 1000 et ainsi constitue le premier pas vers l’institutionnalisation.

    D’autre part, pendant l’implémentation du GLST1, un important frein à l’extension de la protection sociale au Ghana, en particulier pour les plus vulnérables, s’est révélé frappant : le manque de compréhension et de connaissance sur la protection sociale en générale et sur les programmes de protection sociale existants (mesures, les droits d’en bénéficier, etc.) à tous les niveaux de la société (Central, districts, communautés). C’est vrai à travers toutes les branches de la sécurité sociale et en particulier sur la caisse nationale de santé qui vise une couverture universelle mais ne couvre actuellement qu’environ 30% de la population.

    Le second objectif de ce nouveau projet serait par conséquent de renforcer les connaissances et les compétences sur les bénéfices de la protection sociale auprès :

    a)      du grand public (bénéficiaires du GLST1 et extension à d’autres communautés des 2 districts concernés) ;

    b)      des parties prenantes au niveau des districts et des communautés en particulier : les services de santé, les bureaux de la caisse nationale de santé, les employés de l’administration des districts, les membres des assemblées, les leaders traditionnels (Queenmothers, Paramount Chiefs) et les professeurs d’écoles ;

    c)      des parties prenantes au niveau central : les représentants du gouvernement des ministères concernés et l’administration de la sécurité sociale

    Deux des thématiques auxquelles nous accorderons une attention particulière quant aux activités de sensibilisation et d’éducation seront l’assurance santé et la maternité.

    Le GLST2, de manière sous-jacentes, impulsera la mise en œuvre d’une stratégie nationale de communication sur la protection sociale (dont le projet était en cours mais n’a jamais vu le jour au Ghana) et ainsi d’une manière générale supportera une meilleure circulation de l’information et communication sur les programmes de protection sociale au Ghana et plus particulièrement sur ceux de la sécurité sociale.

    Le personnel

    Samira KHAYATI, coopérante, Akpene A. AMENUMEY, Field Coordinator, Elsie AGYEMANG-DUAH, Assistante de programme, Rebecca, femme de ménage, Dzodzi, chauffeur du bureau d’Accra, Ernest, chauffeur du bureau de Dodowa

    Les partenaires impliqués dans le projet

    Design du projet : en collaboration avec l’OIT

    Signataires de l’accord
    Ministry of Gender Children and Social Protection
    OGBL SOLIDARITE SYNDICALE A.s.b.l. , Luxembourg

    Cofinancement du projet
    Ministère des Affaires étrangères et européennes, direction de la cooperation et action humanitaire

    Implémentation du projet
    Ministry of Gender Children and Social Protection
    Ministry of Local Government
    Ministry of Health
    Births and Deaths Registry
    Trade Union Congress
    National Health Insurance Scheme
    Shai-Osudoku District Assembly
    Ningo-prampram District Assembly
    Ghana Health Service
    Ghana Education Service
    National Commission for Civic Education
    Social Security National Insurance Trust SSNIT
    Dodowa Health Research Center
    Cercle des ONG, Luxembourg
    L’équipe du Ghana-Luxembourg Social Trust 2 à Accra
    L’équipe du Ghana-Luxembourg Social Trust 2 à Dodowa
    Les habitants et leurs représentants des communes des districts de Shai-Osudoku et de Ningo Prampram
    Les personnes à Luxembourg qui soutiennent le projet Ghana-Luxembourg Social Trust 2

    Vidéo

    Social Protection for All – Novembre 2015

  • Ghana-Luxembourg Social Trust 3 et conclusion

    Concernant la réalisation des 3 objectifs que nous nous étions fixés pour le projet 3, on peut constater que le premier a été quasi-réalisé (avec 64 fonctionnaires formés contre un objectif de 70 fonctionnaires à former), que le deuxième objectif n’a pas été totalement atteint (avec l’inscription de 8.234 bénéficiaires au lieu de 5.000 ménages au NHIS) et que le troisième objectif a été largement dépassé (avec l’inscription de 3.904 enfants au registre de naissances contre un objectif de 2.500 enfants à inscrire).

    Il est à noter que suite au constat que les enfants que nous visions par nos programmes sont trop souvent exposés à de la violence intrafamiliale, nous avons décidé d’implémenter une composante de formation sur la prévention de la violence et des abus sur les enfants en bas âge.  Cette thématique a été surtout développée en année 1.  En années 2 et 3, nous avons surtout insisté sur les aspects purement liés à l’assurance santé et à l’inscription au registre des naissances.

    Au final, on peut constater que le projet a globalement atteint les résultats attendus. GLST3 était le troisième et dernier projet de la série de projets GLST.  Il nous a également permis de transférer le savoir accumulé vers les fonctionnaires des organismes gouvernementaux ghanéens concernés par les campagnes d’inscription à NHIS et au registre des naissances.  Les remontées des différents acteurs impliqués (focal persons, employés de l’ONG locale, fonctionnaires) font part d’une amélioration de la connaissance liée à l’intérêt de l’inscription à l’assurance maladie et au registre des naissances dans les zones d’intervention.

    Dans le cadre de la mise en place du projet GLST3, un accent important a été mis sur la durabilité du projet.  En effet, ce projet étant le dernier de ce type qui sera soutenu par OGBL ONG, Le premier des 3 Résultats attendus du projet est purement destiné à assurer la durabilité du projet par la formation des fonctionnaires des institutions du MGCSP actives sur le terrain afin qu’elles prennent le relai de nos activités à la fin du projet.  En fin d’année 2 du projet, nous avions déjà pratiquement atteint l’objectif fixé pour l’ensemble du projet.

    Par ailleurs, toujours dans le cadre d’une meilleure durabilité du projet, nous avons décidé de confier la gestion des activités sur place uniquement à du personnel ghanéen.  Nous avons supervisé leurs activités et les avons soutenus depuis le Luxembourg, mais ce sont eux qui ont géré les négociations avec le MGCSP, NHIS, Social Welfare et Birth Registry sur place.

    Enfin, notons que pour rendre plus utile le travail fait en faveur des enfants par leur enregistrement au registre des naissances et au NHIS, nous avons décidé d’intégrer dans le projet une composante d’aide à la lutte contre les abus/violences faites aux enfants dans nos districts d’intervention.

Print