Pensions
Dans son programme de coalition, le gouvernement s’était engagé à préserver le système de pension et à ne pas entreprendre de détérioration au niveau des prestations. A l’époque, l’OGBL avait salué ce fait. Il s’agissait d’ailleurs de l’une de ses lignes rouges que le gouvernement ne devait pas franchir. Le gouvernement a tenu son engagement jusqu’à présent.
L’OGBL voyait par contre d’un très mauvais œil le fait que le programme gouvernemental maintienne l’activation des mesures négatives prévues par la réforme superflue de 2012 à laquelle il s’est opposé, à savoir l’abolition de la prime de fin d’année et de l’ajustement, dans le cas où le niveau des recettes du système de pension passerait en-dessous de celui des dépenses. L’OGBL s’oppose en effet formellement à l’activation de ces mesures et plaide, si cela s’avérerait nécessaire, pour une augmentation des cotisations au lieu d’une dégradation des prestations.
Enfin, si l’OGBL avait jugé positivement la discussion annoncée par le programme de coalition consistant à rechercher des sources alternatives de recettes qui contribuaient à sécuriser à long terme le système de pension, force est de constater qu’une telle discussion n’a pas été initiée.
Assurance dépendance
L’évaluation de la réforme de l’assurance dépendance de 2018, telle que retenue dans le programme du gouvernement, n’a pas donné lieu à des modifications du dispositif. Or, l’OGBL constate une dégradation des prestations. En effet, un certain nombre de bénéficiaires n’ont pas pu obtenir, au cours de ces dernières années, toutes les prestations qui leur étaient pourtant dues, en raison principalement d’un manque de personnel dans les entreprises prestataires de soins. Ces entreprises ont néanmoins perçu les sommes correspondantes aux soins qu’elles étaient censés prodiguer et vont désormais devoir rembourser ces avances. Pour l’OGBL, la logique forfaitaire sur laquelle le système de l’assurance dépendance n’est pas adéquate et ne permet pas de mesurer la qualité des prestations. L’OGBL plaide pour un mécanisme de contrôle de qualité plus efficace.
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L’OGBL avait salué la volonté affichée du gouvernement dans son programme visant à réviser la nomenclature des prestations de la CNS. Il restait toutefois prudent, car les détails n’étaient pas encore connus. La nomenclature est actuellement toujours en cours de révision et l’OGBL contribue activement à ces discussions.
Il est néanmoins honteux que les améliorations en matière de prestations dentaires, déjà décidées en 2017, ne soient aujourd’hui toujours pas en vigueur, à l’exception certes de celle portant sur le remboursement du deuxième détartrage.
Tarification à l’acte
L’OGBL s’opposait formellement à l’introduction d’un système de tarification à l’acte dans le secteur hospitalier, tel que le laissait entendre le programme de gouvernement. Les expériences en la matière faites à l’étranger ont en effet largement démontré qu’un tel système n’améliore pas les prestations, bien au contraire, et qu’il dégrade en plus les conditions de travail du personnel soignant.
La tarification à l’acte dans le secteur hospitalier semble aujourd’hui ne plus être d’actualité pour le gouvernement et c’est tant mieux. En revanche, on se dirige de plus en plus vers un système de tarification forfaitaire (exemple: IRM). Pour l’OGBL, il est important ici que les prestations concernées continuent à être pratiquées à l’hôpital.
Médecine du travail
L’OGBL s’était réjoui que le gouvernement prévoit une réforme de la médecine du travail dans le cadre de son programme de coalition. L’OGBL revendiquait dans ce contexte la création d’un service unique de médecine au travail et souhaitait également ouvrir la discussion sur son mode de financement. Quatre ans plus tard, il faut malheureusement constater que le gouvernement n’a absolument rien entrepris en la matière.
L’OGBL se dit par ailleurs très inquiet de la pénurie de médecins du travail dans le pays, qui risque bientôt d’avoir des conséquences dramatiques si aucune initiative n’est prise prochainement.
«Tiers payant généralisé»
Il y a quatre ans, l’OGBL déplorait un manque de volontarisme de la part du gouvernement en matière de tiers payant généralisé. Le gouvernement envisageait en effet de discuter de son introduction dans le dialogue avec les partenaires sociaux, mais comme il fallait s’y attendre, le corps médical s’y est farouchement opposé.
Si le tiers payant généralisé n’est désormais plus d’actualité, on peut néanmoins pointer une petite avancée avec le paiement immédiat direct qui devrait entrer en vigueur au courant de l’année 2023. Selon ce principe, le patient qui se rendra à l’avenir chez son médecin ne devra plus payer que sa participation personnelle aux frais de santé, la part des frais pris en charge par la CNS sera quant à elle versée directement au médecin. Ce qui signifie que les patients ne devront plus avancer la somme totale des honoraires médicales et attendre ensuite d’être remboursés par la CNS, ce qui actuellement peut parfois prendre plusieurs semaines.