Le MENJE se contente à l’heure actuelle d’adaptations ponctuelles dans la formation professionnelle

Apprenti-boisLe MENJE se contente à l’heure actuelle d’adaptations ponctuelles dans la formation professionnelle alors que l’Intersyndicale exige des transformations plus substantielles et notamment au niveau des formations du Technicien

Lors de l’entrevue du 26 avril 2016 entre l’Intersyndicale APESS, FEDUSE/Ens.-CGFP, SEW/OGBL et les représentants du MENJE et du Service de la Formation professionnelle (SFP), les deux parties ont échangé leurs points de vue sur le fonctionnement concret de la formation professionnelle et les perspectives d’avenir.

L’Intersyndicale s’est d’abord montrée très surprise que les pourparlers en vue de l’identification des principales adaptations à réaliser dans la formation professionnelle aient eu lieu au sein d’un groupe de pilotage qui n’incluait ni les représentants syndicaux, ni les représentants des élèves et des parents d’élèves. L’Intersyndicale rappelle que le ministre Meisch avait indiqué en octobre 2015 que les futures discussions sur le devenir de la formation professionnelle se feraient au sein du comité à la formation professionnelle, comité où les syndicats, les élèves et les parents d’élèves sont représentés.

L’Intersyndicale a ensuite présenté le bilan de l’enquête qu’elle a réalisée auprès des titulaires en formation professionnelle, enquête qui confirme très largement le malaise profond qui existe auprès des enseignants du régime professionnel.

–       Seuls 14% des enseignants se contentent d’une politique d’adaptations ponctuelles.

–       84% demandent le retrait du Technicien de la formation professionnelle alors que le MENJE refuse catégoriquement d’en discuter – seulement 8% sont satisfaits du Technicien comme il fonctionne actuellement.

–       65% demandent que les programmes du technicien soient adaptés vers le haut afin de permettre un accès aux études supérieures et de réelles chances de réussite à ce niveau sans passer par des modules préparatoires.

–       74% demandent le retour à un examen national dans les formations du technicien ;

–       90% demandent un retour aux notes, seuls 7% se satisfont d’une évaluation par compétences.

–       96% refusent la promotion automatique, seul 1% se satisfait du système actuel.

–       60% demandent le rétablissement, dans l’enseignement général, de modules de Mathématiques.

Le MENJE a pris acte de cette enquête tout en déclarant qu’il ne compte pas en ignorer les résultats dans les prochaines discussions sur les changements plus substantiels à apporter à la formation professionnelle.

Les représentants du MENJE et du SFP ont réaffirmés que les changements à venir dans la formation professionnelle se concrétiseront en deux étapes :

–       Dans une première phase, un certain nombre d’aménagements limités, concernant pour l’essentiel l’évaluation et la promotion des élèves, seront proposés pour la rentrée 2016/17. L’Intersyndicale ne s’y montre pas fondamentalement opposée, tout en exprimant ses doutes sur le bien-fondé de certaines des mesures proposées.

–       Dans une seconde phase, le MENJE compte apporter des changements plus substantiels à la formation professionnelle telle qu’elle fonctionne actuellement.

L’Intersyndicale a approuvé cette démarche, mais a demandé qu’elle fasse partie intégrante dans les futures discussions. Dans la négative, l’Intersyndicale usera de toutes ses forces syndicales pour se faire entendre, en s’appuyant sur une très large majorité des enseignants concernés.

L’Intersyndicale s’est aussi montrée très critique quant au rattrapage du projet intégré final (PIF), qui n’est organisé qu’au mois de février de l’année suivante, plutôt qu’au mois de septembre de la même année. De même a-t-elle dénoncé le fait que les élèves dans la formation professionnelle, en cas d’absence avec certificat médical, ne puissent profiter d’une journée de rattrapage lors de la première session du PIF. Ceci constitue, selon l’Intersyndicale, un grave préjudice pour les élèves du régime professionnel par rapport aux élèves de l’ES et de l’EST, contraire au principe d’équité qui devrait prévaloir au sein de l’Education nationale.

Le corps enseignant n’acceptera plus d’être écarté des discussions sur la réforme de la formation professionnelle. Le cas échéant, il se dit prêt à manifester son désaccord avec la politique du MENJE en matière de formation professionnelle à travers des mesures syndicales.

Communiqué le 29 avril 2016