Belle leçon de propagande du ministère de l’Education nationale

Alors qu’il devient de plus en plus évident que l’encadrement des élèves par des enseignants diminue, le MENFP s’enhardit à publier des statistiques tentant de prouver le contraire.

Dans son communiqué du 16 janvier, le MENFP publie les calculs suivants :


Plus d’encadrement

Au cycle 1 (précoce et préscolaire), le nombre des élèves est passé de 13 652 à 14 156 entre 2001-2002 et 2010-2011. Le nombre d’intervenants est lui passé de 944 à 1.449. Cela représente une amélioration de l’encadrement, le nombre d’élèves par intervenant passant de 14,5 à 9,8.

Aux cycles 2 à 4 (primaire), le nombre d’élèves est passé de 31 963 à 32 096 durant cette même période. Le nombre d’intervenants, de 2 728 à 3 470. Le nombre moyen d’élèves par intervenant s’est donc réduit de 11,7 à 9,2.

Ces évolutions traduisent la volonté du ministère d’assurer un encadrement renforcé en lien notamment avec la réforme de l’École fondamentale entrée en vigueur en septembre 2009.


En divisant simplement le nombre d’élèves par le nombre d’intervenants, le MEN en arrive à un taux d’encadrement de 9,8 respectivement 9,2 élèves par intervenant. Il oublie tout simplement de préciser que le nombre d’enseignants indiqué inclut les intervenants travaillant à temps partiel, toutes les décharges nécessaires pour les travaux administratifs et même tous les instituteurs détachés aux différents services du ministère et des communes. Devant un corps enseignant qui se féminise et un nombre croissant de personnes remplissant des tâches administratives, ces deux facteurs sont en forte augmentation. Cela ne signifie pas cependant que l’encadrement des élèves dans les classes s’en trouve renforcé!

Par ces indications, le MEN insinue à un public non averti que les enseignants se verraient confrontés à un effectif de classe moyen de moins de dix élèves.
Or, en donnant plus de précisions, tout en se basant sur les données du ministère de l’Education nationale même, il devient possible de montrer que la réalité dans nos salles de classe est toute différente.

En fixant le taux d’encadrement moyen à 1,625 ce qui correspond à 16 élèves par intervenant et en accordant une augmentation maximale de seulement 20% en fonction de l’indice socio-économique de la commune, le MEN tend à augmenter sur dix ans le nombre d’élèves à encadrer par un intervenant. La plupart des communes voient en effet leur contingent de leçons attribuées diminuer d’année en année et cela se traduit par la suppression de cours d’appui ou le regroupement de classes.

Les enseignants qui encadrent les élèves dans les classes et qui voient les effectifs de classe augmenter, ne peuvent évidemment que désespérer devant une telle désinformation!

Communiqué par SEW/OGBL, le 24 janvier 2012