Entrevue entre l’OGBL et le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Un vaste tour d’horizon sur les sujets qui marquent le secteur

Une entrevue a eu lieu récemment entre le département Enseignement supérieur et Recherche du SEW/OGBL et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, pour un premier échange de vues après la constitution du nouveau gouvernement. La délégation de l’OGBL conduite par le secrétaire central Frédéric Krier, comprenait des délégués du personnel de l’Université du Luxembourg, des centres de recherche publics LIH, LISER et LIST, ainsi que du Max Planck Institute, de façon que l’ensemble du secteur était représenté.

L’entrevue a donné lieu à un tour d’horizon du secteur, portant aussi bien sur les priorités du gouvernement définies dans l’accord de coalition que sur les revendications de l’OGBL au niveau sectoriel.

L’OGBL a notamment demandé, en tant que seul syndicat représentatif présent dans le secteur (le LCGB ne présente en effet plus de candidats dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche), d’être associé aux discussions relatives à la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, de l’innovation et de la recherche prévue dans le programme de gouvernement.

Concernant l’annonce que les différentes lois relatives au secteur seront «réexaminées» et le cas échéant modifiées, l’OGBL a profité de l’occasion pour présenter ses revendications par rapport à des changements législatifs ponctuels.

Il a insisté notamment, que suite à la présence de représentants du personnel avec droit de vote au Conseil de gouvernance de l’Université, il serait grand temps de prévoir la même chose pour les Conseils d’administration des Centres de recherche publics. Le ministre a annoncé qu’il prendra en compte cette demande si la loi sur les CRP est modifiée.

Par rapport à la loi récemment modifiée concernant l’Université du Luxembourg, l’OGBL a demandé trois amendements :

– Une clarification de la situation des chercheurs et des ex-chargés de cours sans doctorat, qui ne sont plus prévus par la loi, alors que ce personnel existe et que l’Université continue à embaucher du personnel avec ce statut. Le problème se pose en particulier pour les «research (and development) specialists» qui ont été classés comme «personnel technique» par l’Université, mais continuent – à juste titre, au regard du métier qu’ils exercent – en parallèle à être définis comme chercheurs au sens du droit du travail. Les représentants du ministère ont souligné que la classification du personnel reste la prérogative de l’Université, mais qu’ils sont prêts à analyser si ce problème nécessite une modification législative ponctuelle.

– Le remplacement de l’évaluation individuelle bisannuelle prévue par la loi, qui est irréalisable en pratique, par une évaluation globale (comme dans l’ancienne loi).

– Le renforcement de la représentation du personnel administratif, financier et technique au niveau du Conseil universitaire (qui était plus favorable dans l’ancienne loi).

L’OGBL a également salué la volonté annoncée dans le programme du gouvernement de vouloir lutter contre la précarisation du statut de chercheur et de favoriser les perspectives de carrières à long terme dans le secteur.

L’OGBL a par ailleurs soulevé la dégradation des conditions de travail de certains personnels et la série inquiétante de licenciements individuels au niveau de l’Université, qui ne contribue certainement pas à un climat social serein.

A ceci s’ajoute le problème persistant des liaisons du site de Esch-Belval aux transports en commun et des places de parking. Dans ce contexte, l’OGBL a salué la volonté du gouvernement, qui répond à une de ses revendications, de regrouper à terme toutes les unités de l’Université et tous les centres de recherche sur deux campus, Belval et Luxembourg-Kirchberg.

D’autres sujets traités ont concerné entre autres l’amélioration de la coordination entre l’Université et les CRP, les discussions sur un régime de pension complémentaire commun pour le secteur ou encore la volonté du gouvernement d’augmenter le nombre de professeurs féminins à l’Université.

Les deux parties ont convenu de se concerter régulièrement.

Communiqué par le syndicat Education et Sciences de l’OGBL
le 6 mars 2019