Le mot du président

Un paquet social pour le Luxembourg: pour un meilleur travail et un meilleur revenu

André Roeltgen, Präsident des OGBL
André Roeltgen, Président de l‘OGBL

Telle est la revendication centrale de l’OGBL à l’adresse du gouvernement. La politique du démantèlement social et de la mise à contribution fiscale qui, depuis 2005 et surtout depuis le déclenchement de la crise en 2008, a fortement affecté les petits et moyens revenus, doit être maintenant abandonnée au profit d’une politique venant améliorer durablement les conditions de travail, de vie et salariales des gens qui travaillent et de leur familles.

Le gouvernement a pour mission de mettre un terme au développement de la répartition injuste des revenus et de l’orienter sur des voies plus justes. Il y a un énorme retard à combler et les moyens en vue de ce nécessaire changement de cap existent.

La charge fiscale pour les petits et moyens revenus a augmenté de manière spectaculaire au cours des 15 dernières années, tandis que celle pour les entreprises et pour les revenus du capital a évolué en sens inverse. On ne peut plus parler de justice fiscale au Luxembourg. Le Luxembourg est devenu un paradis fiscal pour riches, tandis que les gens qui travaillent et leurs familles, sous la pression fiscale, enregistrent des pertes de pouvoir d’achat.

Le barème d’imposition n’a plus été adapté à l’évolution des prix depuis 2009. Des prix qui ont augmenté de plus de 14% depuis lors. Depuis les années 1990, toute une série de possibilités d’abattements fiscaux dont peuvent profiter les ménages normaux n’ont plus été adaptés ou bien ont été revus à la baisse. Par ailleurs, ce sont les ménages qui portent la principale charge des impôts indirects plus élevés et autres contributions. Pour cette raison, un allègement sensible des petits et moyens revenus doit être au centre des discussions dans le cadre de la réforme. L’accent est mis sur sensible!

Le Luxembourg a une bonne assurance-dépendance. Et elle n’est pas trop chère. L’OGBL rejette catégoriquement toute réforme qui vise à faire des économies par le biais d’une dégradation des prestations. Tout éloignement du système actuel en direction d’un soi-disant modèle graduel s’avère autant superflu que contreproductif. Un tel modèle n’apporterait pas d’améliorations en termes de qualité et de contrôle, mais produirait l’inverse. Un modèle graduel de soins viendrait ouvrir la voie pour une assurance-dépendance, plus facile à manipuler. Il entrainerait une propre dynamique en direction d’une dégradation des prestations. Par conséquent et au lieu de cela, l’OGBL appelle le gouvernement à se concentrer sur les points faibles de l’assurance, pris de manière isolés et identifiés communément. Ce faisant, il ne peut y avoir qu’un seul objectif: améliorer encore davantage notre belle assurance!

L’OGBL rejette le projet de loi sur les prestations familiales. L’introduction d’un montant unique ne peut pas justifier que les familles qui, à partir du 1er janvier 2016, mettront au monde deux, trois ou davantage d’enfants, subissent de lourdes pertes en matière d’allocations familiales: 9% pour deux enfants et 21% pour trois. 53% des familles seraient concernées par ces pertes. L’OGBL exige, sans pour autant que cela entraine une augmentation des couts, que le montant unique proposé par le gouvernement soit relevé. Le gouvernement ne devrait pas oublier qu’après la désindexation entreprise en 2006, les allocations familiales ont perdu 20% en valeur et le boni pour enfant, 16%. Par ailleurs, l’OGBL réclame qu’un mécanisme d’adaptation automatique des prestations familiales à l’évolution générale des salaires et des traitements, tel qu’il a été convenu dans le cadre de l’accord du 28 novembre 2014 entre le gouvernement et les syndicats, soit inscrit dans le projet de loi. Et puis, où reste la loi sur le congé parental?

Un meilleur travail. Dans la plupart des familles, on est à deux à aller travailler. Le gouvernement a promis une meilleure conciliation entre temps de travail et temps libéré du travail. Cette promesse restera vaine, si une législation progressiste du travail ne voit pas maintenant le jour. La loi PAN, qui date des années 1990, s’oppose aux intérêts et aux besoins des gens qui travaillent. Une meilleure régulation légale des horaires de travail et un NON sans ambiguïté à l’encontre d’un allongement de la période légale de référence constituent les conditions préalables à la nécessaire amélioration des conditions de travail. Quiconque veut être leader mondial en matière de productivité doit compenser l’importante intensité de travail qui lui est liée par une réduction du temps de travail. Le Luxembourg présente une des durées de travail les plus élevées d’Europe. Le moment est désormais venu pour l’introduction de la 6e semaine de congé légal. Ceci est la voie pour lutter contre la charge de travail trop importante qui rend malade, contre le stress et le burn-out et pour stimuler la motivation à aller travailler ainsi que pour avoir une vie privée plus épanouie!