Litige collectif avec l’International School of Luxembourg

Pas de compromis possible devant l’Office National de Conciliation

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Le 13 février, la première réunion devant l’Office National de Conciliation (ONC) a eu lieu dans le cadre du litige qui oppose l’International School of Luxembourg asbl (ISL) à l’OGBL et le LCGB.

Les discussions en commun et séparément en groupes employeurs et syndicats ont duré deux heures et demi, sans réel résultat.

Après que les représentants de l’employeur ont présenté leur dossier, les syndicats ont été plus qu’étonnés d’entendre que la dernière proposition patronale d’un nouveau barème pour le personnel enseignant ne soit plus sur table et que l’employeur revienne à sa première proposition, datant de mai 2018, d’introduire un barème séparé, comportant de meilleurs salaires de début de carrière au détriment de la carrière elle-même, qui augmenterait en nombre d’années pour arriver au même salaire de fin de carrière (évolution moyenne de 2,04% par année vis-à-vis de 3,02% du barème existant). Ce revirement a été d’autant plus étonnant pour les syndicats, sachant que la première proposition ne faisait pas partie du dossier soumis à l’ONC.

Stupéfiant a aussi été le fait que la partie employeur a considéré sa propre proposition, celle qui a été retirée, comme fausse et à priori non-acceptable pour les syndicats.

Nonobstant les arguments syndicaux qu’il y aurait d’autres sources pour garantir la viabilité de l’ISL à l’avenir – faire des économies sur les services déjà sous-traités depuis longtemps, sur les rémunérations des postes ne tombant pas sous le champ d’application de la convention collective (11% du budget des salaires revenant à 6,8% du personnel) et augmenter le minerval, qui est le plus bas de toutes les écoles internationales d’Europe de Nord, y compris celles bénéficiant également de subsides étatiques comme au Luxembourg – les représentants patronaux n’ont pas voulu reculer.

Les syndicats qui, pendant les négociations, avaient déjà fait d’énormes efforts en vue de trouver une solution avec l’employeur, en renonçant à leur revendication initiale d’augmenter les salaires de toutes les catégories de personnel de 2%, ont tenu à leur dernière proposition qui consiste à augmenter les salaires d’entrée, à allonger la carrière afin de réduire l’augmentation moyenne annuelle à 2,26% sans néanmoins léser ni les futurs ni les enseignants actuels. Cette revendication impliquerait une augmentation de 0,51% de la masse salariale, et est donc largement éloignée de la demande initiale.

L’OGBL, en tant que porte-parole des négociations, et le LCGB espèrent trouver une solution avec l’employeur le 27 février 2020, date retenue pour continuer les négociations, comme l’a proposé l’ONC.

Jusqu’à cette date, les salariés de l’ISL s’abstiendront d’organiser de nouveaux piquets de protestation – il y en a eu 11 ces dernières semaines – mais la grève du zèle continuera. Ceci signifie: pas de réunions de collaboration supplémentaires ou facultatives en dehors des heures de réunion régulières, pas de consultation avec les élèves avant ou après les heures de classe, le déjeuner ou la pause, aucun engagement parascolaire supplémentaire, coaching et autres tâches rémunérées, aucune communication par e-mail en dehors des heures de classe avec les élèves, les parents ou les collègues, pas de lettres de recommandation, aucun travail supplémentaire d’aucune sorte.

La procédure de conciliation sera clôturée soit par la signature de la nouvelle convention collective, soit par le constat de non-conciliation. Si un règlement n’est pas intervenu jusqu’au 4 juin 2020, les parties ou l’une d’elles pourront décréter la non-conciliation, qui ouvrira le droit de grève.

Communiqué par l’OGBL et le LCGB
le 14 février 2020


>> Collective litigation with the International School of Luxembourg : No compromise possible before the National Conciliation Office (PDF)