Paquet mobilité: la proposition autrichienne est préoccupante

Une délégation du syndicat Transport sur route/ACAL de l’OGBL et de la Fédération européenne des travailleurs du transport (ETF) a rencontré le 27 novembre 2018 le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, pour discuter des propositions de la présidence autrichienne de l’UE concernant le paquet mobilité.

Les propositions autrichiennes permettraient, notamment aux entreprises de transport, d’allonger sensiblement la période de référence et d’obliger ainsi leurs conducteurs à voyager plus longtemps avec des week-ends plus courts. Concrètement, cela signifie que les conducteurs pourraient être amenés à se retrouver sur les routes jusqu’à trois semaines sans avoir droit à un week-end entier de repos hebdomadaire.

Les représentants syndicaux ont expliqué au ministre que cela ne conduirait pas seulement à un dumping social accru, mais aussi à des risques importants de sécurité dus à la fatigue. La proposition autrichienne entraînerait également la levée de l’interdiction des temps de repos hebdomadaires dans la cabine du conducteur. Enfin, la délégation syndicale a souligné que cette proposition ne donnerait pas le droit aux conducteurs de retourner régulièrement chez eux. Ils n’auraient très souvent plus que le droit de revenir au siège social de l’entreprise. Il faut bien avoir en tête que dans le secteur du transport, le lieu de résidence et celui du siège de l’entreprise se trouvent très souvent dans deux pays différents.

Le ministre des Transports s’est montré compréhensif à l’égard des revendications syndicales et a souligné qu’il partageait tout particulièrement les préoccupations concernant la prolongation des périodes de référence. Il a assuré aux représentants syndicaux qu’il veillera à ce que la position syndicale soit prise en compte.

Le syndicat Transport sur route/ACAL de l’OGBL tient à saluer les propos tenus par le ministre, espère qu’elles seront suivies d’actes et qu’avec l’aide du Luxembourg, la régression sociale au niveau européen pourra être évitée. En attendant, l’OGBL va accroître la pression, en collaboration avec l’ETF, sur les décideurs politiques afin d’améliorer les conditions de travail et de salaires dans le secteur des transports.

Communiqué par le syndicat Transport sur route/ACAL de l’OGBL
le 30 novembre 2018