Journée de l’Europe

Les Etats membres offrent un triste «spectacle» depuis le début de la crise du COVID-19

A la veille de la Journée de l’Europe, célébrée chaque année le 9 mai depuis 1986 et qui est devenue en 2019 un jour férié au Luxembourg, l’OGBL ne peut que déplorer le triste «spectacle» offert par l’UE depuis le début de la crise du COVID-19. Un «spectacle» qui se manifeste avant tout par un cruel manque de solidarité et d’entraide entre les Etats membres, venant même remettre en cause certains principes fondamentaux sur lesquels s’est construite l’UE au cours des dernières décennies.

Tout en rappelant son profond attachement à la construction européenne, l’OGBL tient ici en particulier à dénoncer les mesures prises unilatéralement par plusieurs Etats membres au cours des dernières semaines — notamment dans la Grande Région — qui sont venues restreindre la liberté de circulation des citoyens européens, en réintroduisant des contrôles aux frontières. Un «spectacle» d’autant plus affligeant que nous célébrons cette année le 25e anniversaire des accords de Schengen.

Même si l’OGBL peut comprendre et accepter les mesures adoptées pour protéger la santé et contenir la pandémie, le déficit flagrant de coopération entre les Etats membres demeure à ce jour inacceptable. Un déficit qui s’est notamment exprimé au niveau du secteur de la santé dans la Grande Région, où une plus grande coopération s’imposait avant la fermeture des frontières et la réintroduction des contrôles. Cela s’applique également aux mesures transfrontalières en matière de santé et de sécurité qui n’ont pas été coordonnées par le Sommet de la Grande Région ou bien encore le Conseil parlementaire interrégional.

L’OGBL tient à rappeler et à souligner que sans les milliers de travailleurs transfrontaliers qui sont les premières victimes de ce manque de coordination, la Grande Région serait aujourd’hui loin d’être aussi dynamique et prospère qu’elle ne l’est.

L’OGBL attire également l’attention sur le fait qu’aucune étude sérieuse n’a pu démontrer à ce jour que des contrôles aux frontières permettraient de contenir la pandémie.

L’OGBL reste par ailleurs convaincu que des solutions communes, avec pour objectif de protéger la santé, auraient été plus efficaces que des mesures isolées et sans objectif clair.

Il reste à espérer qu’une meilleure coordination entre les Etats membres soit désormais au-rendez-vous, dans le cadre de la stratégie de sortie de crise et de la nécessaire relance économique. Tout doit être mis en œuvre pour que cette crise sanitaire ne se transforme pas désormais en crise sociale.

En cette veille de Journée de l’Europe, l’OGBL estime que l’heure n’est pas vraiment à la fête, mais davantage à la défense inconditionnelle des valeurs portées initialement par le projet européen, desquelles les politiques mises en place ces dernières décennies se sont de plus en plus éloignées, et ce déjà bien avant la crise. La crise du COVID-19 n’en est finalement qu’un révélateur supplémentaire.

L’Union européenne a définitivement besoin d’un nouveau contrat social, qui tourne enfin le dos aux politiques néolibérales dévastatrices menées depuis plusieurs décennies sur le continent, comme le revendiquent précisément, depuis de nombreuses années déjà, l’OGBL et la Confédération européenne des syndicats (CES).

Communiqué par l’OGBL
le 8 mai 2020