Le gouvernement annonce une politique d’austérité

jean_claude_andreRéuni le 20 octobre 2014, le Comité exécutif de l‘OGBL a pris acte du projet de budget 2015 socialement très déséquilibré présenté par le gouvernement et de sa volonté affichée de poursuivre et d’accentuer au cours des prochaines années la politique d’austérité totalement erronée qui a été entamée par le gouvernement précédent.

Le Comité exécutif de l’OGBL tient à dénoncer le tableau anxiogène et tendancieux que dresse le gouvernement de la situation financière dans laquelle se trouverait le Luxembourg. Alors que l’administration publique affiche actuellement un excédent budgétaire – même l’Allemagne ne peut pas en dire autant – et que même à politique inchangée, le budget de l’État recouvrerait naturellement l’équilibre à l’horizon 2018, l’OGBL se dit tout simplement scandalisé par la vision alarmiste que tente de propager le gouvernement pour justifier sa politique. L’OGBL s’offusque tout particulièrement du catastrophisme affiché par le gouvernement en matière de dette publique. Le niveau d’endettement de l’État luxembourgeois – qui s’explique par ailleurs essentiellement par une politique tout à fait justifiée d’investissement pour l’avenir, et d’autre part, par le sauvetage des banques survenu au cours de la crise et de la participation au financement du Mécanisme européen de sauvetage (MES) – demeure en réalité tout à fait raisonnable et d’ailleurs toujours très respectueux des normes déjà très exigeantes fixées par la Commission européenne.

Le Comité exécutif de l’OGBL souligne dans ce contexte encore une fois l’absurdité du paquet de mesures envisagées, d’autant plus que celui-ci va venir étouffer la demande intérieure et donc entraver la reprise économique escomptée par le gouvernement dans ses propres prévisions de croissance.

Sur le plan social, les conséquences du paquet de mesures présentées par le gouvernement sont quant à elles encore loin d’avoir toutes été bien mesurées. Outre l’augmentation de la TVA socialement injuste et l’introduction d’une contribution généralisée de 0,5% qui l’est tout autant, le gouvernement compte réaliser au total 61% de ses économies par le biais de coupes dans le domaine de la politique familiale (allocation d’éducation, allocation familiale, allocation de maternité), de la politique de l’emploi (aide à la mobilité géographique, indemnité de chômage, chômage partiel, chômage intempérie, aide temporaire au réemploi, préretraite solidarité) et de la sécurité sociale (assurance maladie, assurance dépendance, Fonds national de solidarité/RMG).

De l’autre côté, les employeurs se voient offrir encore cette année 20 millions d’euros pour alimenter leur mutuelle et l’État s’engage même à augmenter sa participation de 0,3% à 0,45% dans le cadre du financement de celle-ci à partir de 2015.

Le projet de budget 2015 va non seulement venir accentuer les inégalités qui se sont creusées au cours de ces dernières années, mais il amène également le Comité exécutif de l’OGBL à s’interroger sur le niveau de croissance à partir duquel le pays peut encore espérer qu’une politique socialement progressiste soit envisagée à l’avenir. Le gouvernement mise en effet déjà lui-même sur une croissance de pas moins de 3% et il s’apprête malgré tout à pratiquer une telle politique d’austérité.

L’OGBL ne peut que s’opposer fermement au projet de budget 2015 ainsi qu’au programme pluriannuel du gouvernement et déplore une nouvelle fois ne pas avoir été consulté une seule fois lors de leur phase d’élaboration. L’OGBL lance enfin un vif appel au gouvernement en vue d’une réorientation fondamentale de la politique budgétaire qu’il envisage de mener.

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Communiqué par l’OGBL le 21 octobre 2014