La formation professionnelle à la croisée des chemins … espérons-le !

Schüler meldet sich im UnterrichtCette semaine, le ministre Meisch va présenter à la presse les résultats du rapport sur la réforme de la formation professionnelle de 2008 que l’Université du Luxembourg vient de réaliser. Selon les premières informations qui circulent, les conclusions de ce rapport seraient accablantes et confirmeraient toutes les analyses faites depuis des années par le SEW/OGBL.

Même si le ministre Meisch minimisera les énormes lacunes de cette réforme et tentera d’embellir ses rares points positifs, le pays pourra enfin se faire une idée claire du chaos qui perdure depuis 2008 dans la formation professionnelle. Ceci au détriment de deux générations d’élèves qui ont fait les frais d’une politique irréfléchie et hasardeuse, portée par des dirigeants du service de la formation professionnelle qui ont toujours refusé de regarder la réalité en face.

Le SEW/OGBL constate aujourd’hui que les médias s’intéressent enfin au sort réservé aux élèves de la formation professionnelle. Toutefois, il ne peut accepter des affirmations gratuites comme quoi «personne, en 2008, n’a remis en question la réforme», ou – pire encore – que l’on jette le discrédit sur les enseignants du fait de cette réforme ratée. En effet, ceux-ci  ont dès le début  manifesté leurs doutes et leur désarroi face aux incohérences de la réforme – à l’opposé des chambres patronales conciliantes voire favorables. Ce n’est certainement pas un hasard qu’une analyse des forces et faiblesses de la réforme, réalisée par le MEN en 2013, n’ait jamais été révélée au grand-public.

De son côté, le SEW/OGBL a, dès janvier 2007, pointé du doigt les problèmes résultant de la modularisation des formations et de l’enseignement par compétences, de même qu’il a critiqué virulemment la dévalorisation dramatique du diplôme de technicien, au point que la ministre de l’époque a demandé par la voie hiérarchique des explications écrites à l’ancien vice-président du SEW/OGBL. Ce qui n’a pas fait taire celui-ci, bien au contraire !

Depuis 2007, le SEW/OGBL, n’a cessé de se battre contre cette réforme désastreuse en exigeant notamment:

  • la réalisation d’une analyse sur le décrochage scolaire généré par la nouvelle formation professionnelle
  • l’abandon de l’évaluation par compétences comme unique critère d’évaluation
  • le lancement d’une discussion sur l’enseignement modulaire en général et les contenus programmatiques des modules en particulier
  • la sortie de la formation du Technicien du régime de la formation professionnelle et sa réintégration dans l’EST
  • le rétablissement de passerelles fluides entre le régime de la formation du technicien et le régime technique
  • la réintroduction d’un examen national de qualité
  • le réaménagement des curricula afin de maintenir pour les ressortissants de la formation du technicien une chance pour réussir des études supérieures.

Les conclusions du rapport de l’Université du Luxembourg permettront peut-être enfin de faire bouger les choses. Pour le bien de nos jeunes, qui se trouvent embourbés dans les méandres d’une formation professionnelle à bout de rouleau, nous exigeons une mise à plat de cette réforme et l’installation, par le ministre Meisch, d’une nouvelle équipe dirigeante au service de la formation professionnelle..

Communiqué par le SEW/OGBL
le 5 octobre 2015