Le ministre Bausch s’attaque encore une fois au congé collectif

Arrêtons le matraquage des salariés du bâtiment!

En tant que syndicat majoritaire dans le secteur de la construction, l’OGBL se dit indigné par les nouvelles attaques du ministre en charge des Travaux publics, François Bausch, concernant le congé collectif et les conditions de travail de milliers de salariés dans le secteur du bâtiment.

Lors de la Fête des entrepreneurs ainsi que lors de diverses prises de position publique, François Bausch a à nouveau remis en question les dispositions du congé collectif dans le secteur de la construction.

Pour rappel, le congé collectif a été introduit par les dispositions de la convention collective de travail (CCT) du secteur du bâtiment et du génie civil, Il est le résultat d’une négociation entre partenaires sociaux relevant de l’autonomie tarifaire.

Cette disposition garantit à chaque salarié travaillant dans le bâtiment: 15 jours ouvrables de congé pendant la période d’été et 10 jours en hiver à des périodes déterminées dans la CCT du bâtiment et du génie civil. D’autres CCT dans le secteur de l’artisanat du bâtiment prévoient également un congé collectif.

Il peut y avoir des dérogations, décidées d’un commun accord entre partenaires sociaux dans des cas spécifiques tels que des fermetures d’usines, des travaux dans des établissements scolaires ou bien encore si la sécurité de personnes est mise en danger.

L’OGBL ne peut pas accepter qu’un ministre piétine de la sorte les droits des salariés qui ont été négociés en toute autonomie tarifaire par l’OGBL. Les résultats de négociations collectives ainsi que les négociations elles-mêmes ont lieu entre partenaires sociaux et ne concernent en aucun cas le monde politique.

L’OGBL juge inacceptable que certains politiques, sensés veiller en principe au bien-être de la population, prennent des positions aussi hostiles à l’égard de la qualité de vie et de la sécurité au travail des salariés du secteur du bâtiment et de l’artisanat du bâtiment.

L’OGBL tient à rappeler que les salariés sont aujourd’hui déjà très flexibles quant à leurs horaires de travail (prestations d’heures supplémentaires et travail du samedi).

Au lieu que l’Etat s’attaque aux droits des salariés résultant de négociations collectives, l’OGBL revendique à ce qu’il veille, en tant qu’il est responsable pour les chantiers publics, à avoir une vision plus humaine dans le cadre des soumissions publiques. Les délais imposés aux entreprises par l’Etat et les pénalités y afférentes, pouvant s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros par jour, ont des répercussions inutiles sur les salariés qui se voient contraints de travailler sous une pression énorme. L’OGBL demande à l’Etat de fixer des délais raisonnables pour la réalisation de ses projets, garantissant des conditions de travail acceptables pour les salariés du bâtiment.

La politique publique menée en la matière débouche sur une détérioration intolérable des conditions de santé et de sécurité des salariés, leur imposant du travail posté, des horaires décalés ainsi que du travail de nuit et pendant les weekends.

La rapidité d’exécution des chantiers ne peut pas primer sur la santé et la sécurité des salariés et toute action contraire à ce principe est scandaleuse.

L’OGBL appelle le gouvernement par conséquent à ne plus s’immiscer dans les négociations collectives et leur résultat, tout particulièrement en ce qui concerne le congé collectif, qui semble constituer une obsession pour François Bausch, n’en étant pas à sa première attaque contre celui-ci.

Communiqué par le syndicat Bâtiment, Artisanat du Bâtiment et Constructions métalliques

le 13 février 2019