La CES ensemble avec la FERPA et le Comité des Jeunes entend s’impliquer de manière appropriée dans l’année européenne pour le vieillissement actif et la solidarité entre les générations.
Des politiques actives et inclusives du marché du travail à l’adresse des jeunes et des travailleurs âgés devront permettre aux jeunes une entrée plus attractive dans le marché du travail tout comme une fin de carrière progressive et active des travailleurs âgés.
Pour mener à bien ces politiques, le dialogue social est un outil particulièrement pertinent et utile mais ne devra pas être monodirectionnel. Car une grande partie des questions posées trouve leurs réponses au sein des entreprises.
Il s’agit ici principalement des questions suivantes:
- la gestion prévisionnelle des âgés dans l’entreprise;
- l’entrée des jeunes aussi bien que la sortie des plus anciens;
- l’adaptation des modalités de départ progressif;
- des conditions de travail, d’hygiène et de sécurité, y compris la définition et la prise en compte de la pénibilité des emplois;
- l’égalité salariale;
- les mesures permettant de cumuler retraite et activité, car le départ à la retraite se prépare pendant la vie active;
- la formation qu’elle soit initiale ou tout au long de la vie;
- la conciliation entre la vie familiale et professionnelle pour toutes les catégories d’âge.
Pour la CES, la question de la sécurité, de la stabilité et surtout de la qualité de l’emploi pour tous et toutes doit rester une priorité, l’emploi précaire produisant un impact négatif sur le niveau de vie durant la vieillesse.
Le débat se centre trop autour de la question des dépenses sociales, au sens large du terme, trop souvent considérées comme un coût voire une dette cachée pour les générations à venir. La formulation ambiguë de réforme des systèmes de protection sociale est péjorative et on devrait plutôt y introduire comme objectif l’amélioration.
La CES suggère donc une modification du discours, la protection sociale devant être considérée comme un investissement productif. Ainsi les chiffres avancés pour étayer ces réformes doivent être pris à titre d’indicateurs et non comme certitudes, car les projections ne sont pas des prévisions et les prévisions ne sont jamais des réalités. Ces chiffres ne sauraient dès lors servir de prétexte à des réponses politiques globales.
La CES propose dès lors les actions suivantes:
- revoir les modes de financement de la protection sociale par la prise en compte plus substantielle des profits réalisés;
- dépénaliser les entreprises ou secteurs à forte densité de main-d’œuvre;
- trouver des sources de financement complémentaire pour faire face aux nouveaux besoins;
- promouvoir des systèmes de protection sociale au service de la cohésion sociale;
- défendre des pensions dont les montants soient en relation avec les revenus d’activité, permettant ainsi aux retraités de ne pas être des assistés, mais des participants actifs à la vie économique.
Le livre blanc de la Commission se fait attendre et il faudra rester vigilant quant aux propositions qui y seront retenues. Que la coordination des législations en matière de retraite tant publique que privée soit nécessaire dans une Europe condamnée à s’unir de plus en plus semble évident.
L’angoisse quant à l’avenir du financement des retraites a permis aux marchés financiers de promouvoir leurs produits et a suscité l’essor de piliers privés d’assurance pension, produits dans lesquels les risques de vieillesse reposent sur l’individu et non plus sur la collectivité.
Pour la CES les systèmes de retraite européens doivent avant tout bénéficier d’un refinancement adéquat
- afin de maintenir les seniors hors de la pauvreté;
- viable, pour contrecarrer les effets temporaires du vieillissement;
- sûr, pour réaffirmer la primauté du pilier public par répartition là où il prévaut.
Dans une société dite vieillissante mais matériellement de plus en plus riche, il faudra concevoir une augmentation des transferts vers les personnes âgées, d’autant plus que celles-ci continuent à contribuer à la richesse des nations.
Il convient de changer de regard et d’observer que de plus en plus de personnes âgées, loin d’être une charge pour la société, deviennent une aide pour les générations plus jeunes opérant ainsi des transferts et un apport intergénérationnels.
En fait, les nombreuses activités développées par la plupart des personnes âgées apportent à la société une contribution indispensable à la vie sociale qui implique en contrepartie une nécessaire solidarité intergénérationnelle.
Il est indéniable qu’il sera nécessaire d’améliorer les possibilités de vieillissement en restant actif et de conduire une vie autonome en intervenant sur les secteurs les plus divers comme le travail, l’assistance sanitaire, les services sociaux, l’instruction des personnes adultes, le bénévolat, les logements, les services d’information et les transports.
C’est dans cet esprit que l’initiative vise à sensibiliser sur ces thèmes et sur la manière adéquate pour les affronter.
Parallèlement, il sera toutefois nécessaire de ne pas négliger la double valeur de l’année 2012 et des initiatives qui seront mises en route; d’une part le vieillissement actif, d’autre part la solidarité intergénérationnelle, c.à.d. chaque action ou initiative utile devra tenir compte tant des problèmes des personnes âgées que de ceux des nouvelles générations.
Pour nous, il n’y a aucune contradiction, au contraire, des synergies gagnantes pourront être créés, et vaincre les tabous existants et non justifiés.
C’est dans cet esprit que pour l’année européenne 2012, la FERPA, ensemble avec la CES et le Comité des Jeunes de la CES, a élaboré et présenté un projet afin de réaliser un travail de recherche et d’étude à développer au courant de l’année. Le projet devrait aboutir avec un séminaire conclusif sur le thème du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle en octobre 2012 à Chypre sous les auspices de la présidence chypriote.
En cas où le projet aurait une appréciation favorable, et nous souhaitons une intervention active et décisive de la CES, ce séminaire serait l’événement final au courant duquel nous intentons présenter un plan d’action syndicale conjoint qui tracerait les lignes d’action pour affronter à l’avenir ces problématiques.
En cas d’activation du projet, nous solliciterons certainement tous les composants de la coalition, car nous devrons être le porte-parole concernant toutes les connaissances importantes et utiles de notre expérience syndicale concernant ce thème repris.